Un ancien militaire colombien a été inculpé, mardi 4 janvier 2022, aux Etats-Unis, pour sa participation présumée à l'assassinat du président haïtien, a annoncé le ministère américain de la Justice.
Mario Antonio Palacios Palacios, âgé de 43 ans, est accusé d'avoir fait partie du groupe d'une vingtaine d'hommes ayant tué Jovenel Moïse et grièvement blessé son épouse, dans sa résidence présidentielle, à Port-au-Prince, le 7 juillet 2021.
Il avait été arrêté, lundi, au Panama, lors d'une escale d'un vol en provenance de la Jamaïque, où il s'était réfugié après l'assassinat ; il tentait alors de rallier la Colombie, son pays d'origine.
Dans la soirée même, il a été extradé, vers Miami, où il devait comparaître, mardi, devant un tribunal.
Il encourt la réclusion à perpétuité, a précisé le ministère de la Justice, dans un communiqué.
La justice américaine n'envisage pas d'extrader cet homme vers Haïti, qui ne semble pas disposer des moyens nécessaires, pour traiter cette affaire.
Selon la police fédérale américaine, Mario Palacios avait été recruté, en juin 2021, pour arrêter et enlever le président haïtien.
Le plan aurait ensuite changé et le groupe, sous la direction d'un homme identifié comme "co-conspirateur Numéro 1", aurait été chargé de tuer Jovenel Moïse. Cet homme, à la double nationalité haïtienne et américaine, est en détention en Haïti.
Après l'assassinat, le Colombien avait fui en Jamaïque, où il avait été arrêté et il avait collaboré avec les enquêteurs américains, avant d'être expulsé, lundi, vers la Colombie.
Mais intercepté au Panama, l'ancien soldat, sous le coup d'une notice rouge d'Interpol pour "meurtre et complicité de meurtre", a "accepté l'extradition volontaire" vers les Etats-Unis et a embarqué, lundi soir, sur un vol à destination de Miami, selon la responsable des services migratoires panaméens, Samira Gozaine.
Plus de quarante personnes, dont 18 Colombiens et des Américains d'origine haïtienne, ont déjà été arrêtées, dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse, commis à son domicile, sans qu'aucun policier de sa sécurité rapprochée ne soit blessé.
L'assassinat du président a encore davantage plongé dans l'incertitude le pays de la Caraïbes gangrené par la pauvreté, l'insécurité et la corruption.
Le Premier ministre, Ariel Henry, qui assure de fait la gestion des affaires courantes, a dénoncé une tentative d'assassinat contre lui, lors des célébrations de la fête nationale, samedi 1er janvier 2022.