Migrants refoulés à cheval : les excuses d'officiels américains en visite en Haïti

Brian Nichols, Haut fonctionnaire américain, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des Etats-Unis, à Port-au-Prince, en Haïti, le 1er octobre 2021. En arrière plan, Juan Gonzalez, assistant spécial auprès du président Joe Biden.
La délégation américaine en visite pour deux jours en Haïti a présenté vendredi des excuses au peuple haïtien pour le traitement de migrants à la frontière sud des Etats-Unis, qui a provoqué un scandale à travers le monde.

Nous avons tous vu les images du traitement des Haïtiens à notre frontière et je tiens à dire que c'était une injustice, c'était mal et je tiens à m'excuser auprès du peuple haïtien.

Ce sont les mots de Juan Gonzalez, assistant spécial auprès du président Joe Biden, lors d'une conférence de presse tenue à l'ambassade américaine en Haïti. 
Plus de 30 000 migrants, majoritairement haïtiens, s'étaient rassemblés sous un pont à la frontière entre le Mexique et le Texas.
Le traitement subi par certains, repoussés par des agents de la police des frontières à cheval alors qu'ils traversaient le fleuve Rio Grande, a valu une avalanche de critiques à l'administration Biden. 


Le président américain a promis que les agents allaient "payer" pour un tel comportement qu'il a jugé "scandaleux".

Plus de 5 500 expulsions

Invoquant un règlement sanitaire face à la pandémie de Covid-19, les Etats-Unis ont depuis initié un renvoi massif de migrants en opérant plus de 60 vols vers la capitale Port-au-Prince et vers Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.

Depuis le 19 septembre, plus de 5 500 personnes dont des centaines d'enfants ont été expulsées vers Haïti, un pays aujourd'hui plongé dans une profonde crise sécuritaire. 
Les gangs ont ainsi étendu leur pouvoir sur une large partie de la capitale, où ils ont opéré plus d'une trentaine d'enlèvements crapuleux en deux semaines, selon les organisations de défense des droits humains.

Le FBI enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse

Le pays caribéen est également en proie à une lutte pour le pouvoir depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet dans sa résidence privée.

Le commando armé accusé d'avoir commis ce meurtre a été recruté par une entreprise basée en Floride, et les Etats-Unis ont assuré Haïti de leur plein soutien pour identifier et juger les commanditaires et auteurs. 
"Le FBI enquête sur ces crimes qui ont eu lieu ou ont pris naissance aux Etats-Unis", a indiqué le haut diplomate américain Brian Nichols lors de la conférence de presse vendredi. 
Face à la lenteur de la justice haïtienne qui manque de moyens et est accusée d'être gangrenée par la corruption, de nombreuses organisations de la société civile réclament la création d'un tribunal international pour juger le dossier, requête sur laquelle Brian Nichols n'a pas souhaité s'exprimer.