Narcotrafic en Guadeloupe : quelles mesures prendre pour y remédier ?

Les forces de l'ordre multiplient les opérations, dans le but de dénicher des armes et/ou de la drogue.
Comment faire face et lutter contre le narcotrafic en Guadeloupe ? Une conférence-débat ouverte à tous sera organisée, ce lundi soir, à Pointe-à-Pitre. Elle sera animée par le sénateur Jérôme Durain, coauteur d’un rapport qui fait autorité sur le trafic de drogue en France et les mesures à prendre. Un rendez-vous proposé dans un contexte où des voix s’élèvent pour alerter sur l’ampleur du phénomène dans l’archipel.

Eric Maurel a jeté un pavé dans la mare. À ceux qui en doutaient encore, le procureur général de la Guadeloupe, dont le champ de compétences s’étend à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, a révélé que des gangs de narcotrafiquants sont d’ores et déjà implantés dans nos îles. Ces malfaiteurs étendent même leur influence et organisent de mieux en mieux leurs activités illicites, sur fonds de violences, de règlements de comptes ou encore de trafic d’armes.

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Des mesures à prendre pour remédier à cette situation font l‘objet d’un rapport datant du 14 mai 2024 ; celui de la commission d'enquête sénatoriale sur l'impact du narcotrafic en France, présidée par le sénateur PS de Saône-et-Loire Jérôme Durain. Ce document identifie les Outre-mer en général, particulièrement les Antilles françaises et la Guyane comme des territoires où la lutte contre le narcotrafic doit être intensifiée.

Les Antilles-Guyane, au cœur du narcotrafic

Parmi les leviers suggérés, il est question de faire de la coopération internationale (notamment avec le Venezuela et la Colombie), un pilier de la lutte contre le narcotrafic. Des moyens doivent par ailleurs être dévolus aux forces de sécurité dans les territoires ultramarins.

Jérôme Durain est justement en Guadeloupe ce lundi 6 et mardi 7 janvier 2025.
Il était l’invité de Claude Danican, dans la rubrique "La Grande Interview" de Guadeloupe La 1ère, la radio, en matinée. Pour le Socialiste, les Antilles-Guyane et la cocaïne sont deux sujets centraux, concernant le narcotrafic en France.

Il n’y a pas que la Cocaïne. Il y a la criminalité et le trafic d’armes, qui sont devenus beaucoup plus intenses avec la cocaïne. Dans les annonces qui ont été faites, pour l’instant, peu concernent la Guadeloupe, qui est en première ligne (...).

Jérôme Durain, sénateur PS de Saône-et-Loire, président de la "Commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier".

À (re)voir l’intégralité de l’interview de Jérôme Durain :

Jérôme Durain, président de la "Commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier". ©Claude Danican - 'La Grande Interview" - Guadeloupe La 1ère, la radio

Le sénateur Jérôme Durain animera ce soir, aux côtés du sénateur Victorin Lurel, une conférence-débat librement ouverte au public sur le thème "Narcotrafic en Guadeloupe : comment y faire face ? Comment y répondre ?". Ce rendez-vous, prévu à 18h30 à la salle Rémy Nainsouta (Pointe-à-Pitre) est organisé avec l’Association des maires de Guadeloupe et son président Jocelyn Sapotille. 

Des côtes guadeloupéennes poreuses de longue date

Pour Patrice Abdallah, secrétaire départemental du syndicat SGP-Police-FO, rien de nouveau sous le soleil ! Le policier a parfaitement conscience du fait que les organisations criminelles sont parfaitement organisées dans l’archipel guadeloupéen. 

Ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme, pour dénoncer ce qui se tramait. Les collègues de terrain se rendaient bien compte de ce qui se passait et voyaient que les choses allaient se dégrader. Néanmoins nous n’avons jamais été entendus. Aujourd’hui, on entend que la situation interpelle les institutions mais, depuis le temps qu’on en parle, on aurait déjà dû prendre des mesures.

Patrice Abdallah, secrétaire départemental du syndicat SGP-Police-FO

Une énième fois, le syndicaliste évoque le manque d’effectifs dont souffre la police nationale localement : manque d’enquêteurs, une brigade nautique promise qui se fait attendre, déficit de moyens de contrôle, etc.

De lieu de transit, la Guadeloupe est devenue lieu de trafic.
Partout sur le territoire, en bas des immeubles, mais aussi dans les salons privés, la drogue s’échange contre argent et se consomme. Eric Maurel affirme que toutes les strates de la population sont désormais concernées.