Les pois d'angole consommés (ou pois de bois) font partie des stars des tables de Noël, en Guadeloupe. Ils sont mariés à du riz blanc et/ou des ignames, pour accompagner la viande de cochon roussie.
Seulement voilà, c’est une denrée de plus en plus rare, localement. La production a en effet été mise à mal, non seulement par la tempête tropicale Fiona, qui a ravagé une partie de l’archipel mi-septembre, mais aussi par la punaise noire, insecte nuisible qui a décimé de nombreuses parcelles.
On a perdu 80% de la plantation, à cause de Fiona, des inondations... La punaise noire est l’ennemie n°1 du pois. Ça ressemble à une coccinelle (...) c’est un insecte piqueur-suceur. Dès qu’elle pique l’arbre, un mois après, l’arbre s’affale et meurt. C’est le chao total.
Christian Ramade, agriculteur et producteur de pois d'angole à Sainte-Marguerite, Le Moule
Christian Ramade a récolté, cette année, près de 50 kilos de pois de bois, bien moins que les 600 kilos habituels.
Et puis il faut noter que d’autres entendent aussi fêter Noël :
Il n’y en a pas cette année ! Chaque année, c’est la même chose ! Les oiseaux mangent les pois d’angole, parce qu’ils fêtent Noël aussi ! Mais, pour l’instant, il n’y a pas assez de pois d’angole pour toute la population.
Sophie Vanony, revendeuse sur le "marché à Man Réau", à Pointe-à-Pitre
Au regard de la rareté du produit, les inconditionnels qui ont réussi à en trouver ont payés un peu plus cher, au nom de la tradition : entre 15 à 20 euros le kilo, pour des pois non écossés.
D’autres ont opté pour une autre solution.
C’est trop cher, hein ! On trouve le sachet surgelé à 1,10€... alors on profite !
Louise, cliente rencontrée sur le "marché à Man Réau", à Pointe-à-Pitre
Comme toujours, le choix revient aux consommateurs, de mettre la main à la poche pour privilégie,r ou non, la production locale et, si elle ne suffit pas, de parer à la pénurie.
REPORTAGE/
Rédactrice : Lydia Quérin
JRI : Ludovic Gaydu
Monteur : Guillaume Beaupère
Mixeur : Justin Mirval