Parentalité dans les Outre-mer : des préconisations du Sénat pour un meilleur accompagnement

Les quatre sénateurs rapporteurs du dossier, à gauche Elsa Schalck, au milieu à gauche le sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Artano, à droite au centre Annick Billon sénatrice de Vendée et à droite de l'image Victoire Jasmin, sénatrice de Guadeloupe
Pour soutenir la parentalité dans les Outre-mer, un rapport sénatorial préconise de faire de la prévention auprès des collégiens et des lycées, de reconsidérer la place des pères dans les politiques familiales et mieux accompagner les jeunes familles.

"Il faut reconsidérer la place des pères dans les politiques familiales" en les associant davantage "aux dispositifs de soutien à la parentalité", car la "stratégie de survie économique en lien avec le versement des prestations familiales" peut avoir des "conséquences financières et éducatives", a indiqué l'une des rapporteures, Elsa Schalck, sénatrice LR du Bas-Rhin mardi lors d'une conférence de presse. Deux ultramarins figurent également parmi les rapporteurs : la sénatrice guadeloupéenne Victoire Jasmin et le sénateur saint-pierrais Stéphane Artano.

Les territoires ultramarins se distinguent par une forte prévalence de monoparentalité (59% en Martinique, 52% en Guadeloupe, 46% en Guyane et 38% à la Réunion contre 25% dans l'hexagone).
Elle ne fait généralement pas suite à une séparation mais commence dès la naissance et se poursuit pendant la majorité de l'enfance, selon ce rapport issu des travaux de la délégation sénatoriale aux Outre-mer et la délégation aux droits des femmes.

La part des naissances non reconnues par le père est également importante : 68% en Guyane, 63% en Guadeloupe, et 54% en Martinique contre 10% dans l'hexagone.

Lutter contre les grossesses précoces et/ou non désirées est également un "enjeu d'éducation et de prévention" qui nécessite de dispenser des "séances obligatoires d'éducation à la vie affective et sexuelle dans tous les collèges et lycées des outre-mer", soutient le rapport.

Par ailleurs, les sénateurs insistent sur l'importance "d'accompagner les parents le plus tôt possible, dans tous les moments de leur vie de parent, y compris les plus difficiles", et pour cela "renforcer les acteurs locaux de proximité et mieux coordonner les actions".

Les cinq dispositifs principaux de soutien à la parentalité (réseaux d'écoute et d'appui aux parents, lieux d'accueil enfants-parents, contrats locaux d'accompagnement à la scolarité, médiation familiale, espaces rencontres) et le programme des "1 000 premiers jours" sont inégalement déployés dans les Outre-mer, ont constaté les sénateurs qui recommandent d'accélérer en l'adaptant, leur déploiement.
Ils préconisent aussi de "densifier les lieux d'accueil enfants-parents et les écoles des parents, en particulier en Guyane, à Mayotte et à Saint-Martin où des plans urgents de rattrapage sont nécessaires" et de "développer les mesures judiciaires d'aide éducative et d'aide à la gestion du budget familial".