Pass sanitaire : les restaurateurs ne vont pas "se laisser mourir sans rien dire"

Pass sanitaire : rencontre entre le préfet et les restaurateurs
Coup d'épée dans l'eau. "Les restaurateurs en colère" n'ont pas obtenu gain de cause, auprès de la préfecture. L'application du pass sanitaire reste d'actualité, en Guadeloupe, même si cette mesure leur fait perdre une large part de leur clientèle. Ils n'entendent pas en rester là.

Les restaurateurs de Guadeloupe, particulièrement ceux qui gèrent de petites structures, avaient bon espoir d'obtenir de la préfecture, une application différentiée de la loi sur la pass sanitaire.
Mais, les échanges, hier, au Palais d'Orléans de Basse-Terre, n'ont pas abouti comme ils l'espéraient. Ils n'ont pas obtenu gain de cause.

Le pass sanitaire appliqué pareillement sur tout le territoire national

Les membres du collectif "Les restaurateurs en colère" ont été reçu, par le préfet Alexandre Rochatte, en fin de matinée, mercredi 10 novembre 2021. C'était une troisième rencontre entre eux.
Pour rappel, ils s'étaient mobilisés, la semaine dernière, pour réclamer plus de souplesse, aux autorités. Parmi leur proposition, ils prônaient l'application du pass sanitaire, sur la base du volontariat.

Le fait est que, dans un territoire comme la Guadeloupe, où moins de 35% de la population présente un statut vaccinal complet, les professionnels de la restauration se retrouvent contraints de renoncer à une large majorité de leur clientèle, maintenant que le pass est exigible. Ils sont nombreux à ne pas pouvoir faire face à une telle obligation. Beaucoup craignent de devoir fermer boutique, car les entrées d'argent ne peuvent couvrir les charges, dans ce contexte.

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Mais, pour le représentant local de l'Etat, la mesure ne peut être appliquée différemment, en Guadeloupe, par rapport au reste de la France.

Le préfet a tout de même fait une concession : un aménagement de trente personnes admises, sur les terrasses, durant quelques jours, est proposé. 
"Ridicule", selon les restaurateurs, dont la grande majorité ne possède pas de terrasse.

Poussés dans leurs derniers retranchements

Avec ce refus de la préfecture, "Les restaurateurs en colère" portent plus que jamais bien leur nom.
David Drumeaux, l'un de leur porte-parole parle de "colère froide", qui risque de s'exprimer, alors que plusieurs professionnels n'ont plus rien à perdre.

La décision préfectorale est d'autant moins comprise, que les arguments économiques avancés par les entreprises semblent compris et admis par leurs interlocuteurs.

Ils acceptent que certains petits restaurateurs doivent, d'ici la fin de l'année, peut-être éventuellement fermer, parce qu'on n'aura pas assez de clients. Donc, aujourd'hui, nous sommes très déçus. Toujours une colère froide, parce que nous savons que nous avons raison. Nous avons argumenté dans ce sens mais, aujourd'hui, la préfecture n'a pas voulu nous entendre.

David Drumeaux, porte-parole des "restaurateurs en colère"

"Les restaurateurs en colère" n'ont pas annoncé d'actions futures, mais il est possible qu'ils manifestent à nouveau leur mécontentement, car ils paient les conséquences d'une situation dont ils ne sont pas responsables.
Ils vont se concerter, pour décider d'une suite à donner à leur mouvement.

Quand vous dites à quelqu'un que, quoi qu'il se passe, son activité qu'il a montée depuis des années, que des restaus qui ont 40 ans vont devoir fermer, il n'est pas question qu'on se laisse mourir, sans rien dire. Les restaurateurs ont été les bons élèves de la crise Covid, on le répète. Les restaurateurs ne sont pas contre le pass sanitaire. Les restaurateurs sont contre l'application, vu le taux vaccinal en Guadeloupe, du pass sanitaire, dans les restaurants (...). Il est hors de question qu'on se laisse mourir sans rien dire.

David Drumeaux, porte-parole des restaurateurs en colère"

David Drumeaux était l'invité du journal TV de 19h30 de Christelle Théophile, mercredi soir :

Maintien du pass sanitaire : la réactions des restaurateurs ©Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère