L’association "Envie Santé", visée par une plainte présidentielle était convoquée ce jeudi 13 février, par la police nationale, à Pointe-à-Pitre.
L’information judiciaire concerne un tableau de l’artiste Blow, représentant un homme brandissant en l’air la tête décapitée d’Emmanuel Macron. Tableau baptisé "Non lieu", exhibé lors de l'exposition "Exposé.e.s au chlordécone", visible au Centre des arts, au mois de janvier.
Au sortir du commissariat, Philippe Verdol explique avoir refusé de répondre aux questions n'ayant pas eu une copie de la plainte. Le président de l’association, organisateur de l’exposition va plus loin et dénonce une convocation "extravagante" et parle d’une logique de "néocolonie".
"C'est le type de convocation que l'on reçoit sous les cocotiers" assène-t-il.
L'homme engagé dans le dossier du chlordécone, en Guadeloupe et Martinique, depuis le début, était accompagné de son avocat, Me Patrice Tacita. Pour ce dernier, cette audition à la fois "surprenante" et "inquiétante".
Pour Elie Domota, porte-parole du LKP, venu en soutien, ce matin, l'Etat fait preuve de "mépris" vis-à-vis des Guadeloupéens. Surtout sur un tel sujet.
Dans cette affaire, deux autres membres du Kolèktif Awtis Rézistans sont aussi visés. Antonwè, commissaire de l’exposition et l'auteur de l'œuvre, Blow. Ils seront entendus le 20 février prochain.
Également présent ce matin, Blow se dit toujours dans l'attente.
J'attends de voir exactement ce que l'on me reproche, comment on me le reproche et pourquoi on me le reproche.
Blow
Loin d'être inquiet, l'artiste estime que ce tapage autour de son tableau est l'occasion de parler des problématiques que rencontrent bon nombre de Guadeloupéens.