Plan de relance : la droite et la gauche dénoncent un plan injuste et sous-dimensionné

France Relance a été présenté ce matin par le Premier ministre. 100 milliards, pour une France plus verte en 2030, et plus indépendante. Un plan accueilli plutôt froidement par les oppositions politiques.
L'ambition du plan de relance présenté ce jeudi matin par le Premier Ministre Jean Castex est de faire de la France la première grande économie décarbonée européenne en atteignant la neutralité carbone en 2050.

100 milliards d'euros mis sur la table, dont 40 milliards de fonds européens et un objectif stratégique : le transition écologique. France Relance annonce trois priorités pour y parvenir : l'écologie, la compétitivité de l'appareil productif et la cohésion sociale et territoriale. 
Ecoutez le Premier Ministre Jean Castex.
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France Relance ne comporte pas de plan spécifique pour les Outre-mer, les enveloppes sont nationales, mais les Outre-mer seront particulièrement concernés par certaines de ces mesures.

1,2 Mds pour les transports en communs et l'usage du vélo

Le plan de relance mobilise 1,2 Md€ pour développer développer les transports en communs et l’usage du vélo. Des aides seront apportées aux collectivités pour financer des pistes cyclables et des places de stationnement sécurisé. 

Ces moyens viennent compléter le financement des collectivités et pourraient permettre un investissement total dans les territoires proche de 5 Md€. En province et Outre-mer, la mesure permettra de soutenir plus de projets de transports collectifs portés par les collectivités locales : tramways, bus à haut niveau de service, etc

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5 Milliards pour les collectivités territoriales 

5 Md€ sont consacrés au soutien des collectivités territoriales. Il institue un «filet de sécurité» budgétaire de 1,3Md€ sur les recettes fiscales des communes et des collectivités d’Outre-mer ou à statut particulier pour les aider à faire face à une perte de revenus.


300 millions pour les réseaux d'eau et l'assainissement

300 millions d'euros seront consacrés aux réseaux d’eau et à la modernisation des stations d’assainissement y compris Outre-mer. 

Ecoutez la réaction de Freddy Bény, porte-parole du Collectif des usagers de l'eau de Capesterre Belle Eau, l'une des communes de la Guadeloupe parmi les plus touchées par la vétusté des réseaux et le manque d'eau dans les robinets. Il est interrogé par Julien Babel.

 

250 millions pour les actions de développement local

Le soutien aux actions de développement local, notamment en Outre-mer, s'élèvent à 250M€.


Des mesures spécifiques pour les Outre-mer

Outre ces mesures bénéficiant à l’ensemble du territoire, des mesures spécifiques sont dédiées aux Outre-mer:
  • travaux antisismiques aux Antilles,
  • les infrastructures hospitalières
  • les mesures pour l’emploi dédiées (PIJ Outre-mer).
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Un Conseil de suivi de la relance présidé par le Premier ministre procédera à une revue de l’avancement du plan de relance notamment en Outre-mer. Il associera des parlementaires, les partenaires sociaux, des représentants des collectivités.


Un plan sans ambition et sous-dimensionné pour les socialistes

L'opposition formée par les parlementaires socialistes n'a pas tardé à réagir. D'abord via les réseaux sociaux.
 
Puis, dans un communiqué commun, les parlementaires Victoire Jasmin, Victorin Lurel et Hélène Vainqueur dénoncent « Un Plan de relance honteusement sous-dimensionné, dramatiquement inadapté et loin d’être déployé efficacement Outre-mer »

Pour les parlementaires socialistes, le plan de relance d'Emmanuel Macron est quasi exclusivement consacrées accélérer une politique de l’offre en faveur des seules entreprises.
 

Pour nos territoires, le Ministère des Outre-mer a opportunément présenté les montants du plan de relance dans un dossier de presse. Nous en dénonçons ici formellement tant le calcul que les finalités.


Un calcul qu'ils jugent insensé et discriminatoire
 

Prétendre ainsi que « la part des Outre-mer dans le plan de relance national devrait être en ligne avec leur poids respectif dans l’économie Française » est une aberration fondamentalement injuste. Considérer notre poids économique comme base de calcul des aides apportées est une posture comptable honteuse qui ignore nos retards structurels de production et nie notre poids démographique. Alors que nous représentons 4% de la population française, nous ne devrions donc bénéficier que de 1,5% du Plan de relance ?

 

Communiqué Parlementaires socialistes - Plan de relance



Sonia Petro, la présidente de la fédération de Guadeloupe du parti Les Républicains, va dans le même sens. Elle demande où sont passés les 400 millions promis pour la rénovation du réseau d'eau?.Ecoutez sa réaction recueillie par Thierry Philippe. 
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La présidente du Conseil départemental, Josette Borel Lincertin, exprime sa déception. 
 

Le chiffrage de ce volet outre-mer à 1,5 milliard d’euros - soit à
peine 1,5% des 100 milliards du plan de relance national - suffit à lui seul à démontrer l’absence manifeste d’ambition du Gouvernement pour nos territoires et son refus de prendre en compte leurs difficiles réalités amplifiées par la crise du COVID-19.



Elle dénonce l'insuffisance des moyens à la rénovation des réseau d'eau et d'assainissement.
 

Seuls 50 millions d’euros sont ainsi inscrits pour l’ensemble des Outre-mer, qui seront à répartir notamment entre la Guadeloupe, la Martinique et Mayotte qui connaissent une situation critique en la matière. 50 millions, c’est à peine ce qu’il conviendrait de mobiliser chaque année pendant 10 ans, en Guadeloupe seulement, pour améliorer durablement la situation.

 

Communiqué Conseil départemental Plan de relance



Ary Chalus, le président de région accueille favorablement le plan de relance d'Emmanuel Macron. Il présentera d'ici quelques jours le plan de relance de la Région. Il devrait s'élever à 500 millions. Il est interrogé par Claudia Ledezert et Christian Danquin.  
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