Des planteurs de canne mobilisés, face à des taux de sucre très bas

La balance du centre de transfert de Béron à Sainte-Rose a été bloquée ce jeudi 22 mai, par des planteurs de canne de la Basse-Terre, qui ne comprennent pas certains taux de richesse saccharine très bas, en pleine sécheresse.
Plusieurs dizaines de planteurs de canne à sucre de la Basse-Terre ont bloqué, dès 6h ce jeudi 22 mai, la balance du centre de transfert de Béron à Sainte-Rose, empêchant ainsi toute pesée et mesure saccharimétrique des cannes récoltées dans ce bassin, et qui doivent être acheminées ensuite vers la sucrerie Gardel au Moule, pour être broyées. 
Ces agriculteurs mécontents veulent comprendre pourquoi la richesse saccharine de certaines livraisons est très basse (parfois inférieure à 2%) depuis plusieurs mois, alors que le climat, particulièrement sec et ensoleillé cette année, est favorable à de bons taux de sucre, même si la moyenne en Basse-Terre est généralement toujours en-deçà de celle enregistrée dans les autres bassins canniers. 
 

Pas de revenu

Les planteurs concernés estiment être « volés » et réclament plus de transparence, à la fois de la part du Centre Technique de la Canne à Sucre (CTCS), qui assure le calcul de la richesse, et de l’usine sucrière, qui établit les bordereaux de paiement. Roméo Meynard, planteur à Petit-Bourg et président de l’UDCAG, la SICA bannière de la Basse-Terre, explique cette colère :

Roméo Meynard

J'ai des chariots de cannes à 1 de richesse ; d'autres à 5 ; d'autres à 3...


 

Une réunion le 28 mai

Les manifestants, qui ont exigé en vain la venue sur place de représentants du CTCS et de Gardel, ont finalement -et après intervention de la gendarmerie- libéré l’accès à la balance en début d’après-midi, afin de ne pas pénaliser les planteurs dont les chariots de canne, déjà coupée, attendaient dans le parking de pouvoir être réceptionnés.
De son côté, la direction du CTCS affirme ne pas avoir été sollicitée par l’UDCAG, et ne souhaite donc pas réagir pour l’instant. Une réunion sur cette question des faibles taux de richesse saccharine avait déjà été programmée pour le 28 mai, à la demande de plusieurs syndicats agricoles, avec le CTCS, la sucrerie Gardel et l’Iguacanne (Interprofession guadeloupéenne de la filière canne à sucre), qui regroupe producteurs et usiniers. 
Mais avant cette date, les planteurs à l’origine de cette opération coup de poing ont prévu de nouvelles actions…
 
Bloqués depuis 6h, les chariots en attente ont pu de nouveau accéder à la balance, en début d'après-midi.