Le constat est le même dans l’ensemble des établissements scolaires de France : le niveau en français des écoliers baisse. De ce fait, les élèves entament le second degré avec des lacunes difficiles à combler. En effet, les résultats des évaluations nationales soumises aux sixièmes, en début d’année scolaire, témoignent de cette réalité : un élève sur quatre n’a pas le niveau requis, dans la langue de Molière.
D’où la note interne du ministère de l’Education nationale adressée aux recteurs et aux professeurs. Le ministre Pap Ndiaye préconise une courte dictée quotidienne, en CM1 et CM2, pour réviser les règles grammaticales et d’orthographe vues en cours. Il prône par ailleurs de lire, toutes les semaines, deux textes d’au moins 1000 mots chacun, à l’école.
Si certains syndicats d’enseignants désapprouvent cette directive, au national, plusieurs voix s’élèvent, en Guadeloupe, pour dire que plus de dictées et plus de lecture à l’école, cela ne peut pas être une mauvaise chose. C’est le cas de parents :
A mon époque, quand on allait au bac de Français, la dictée était indispensable (...) Les fautes d’orthographe, ça comptait. Pour les rédactions, on était notés aussi sur l’orthographe.
Jacqueline, 70 ans
Et il est vrai qu’avec le développement des nouvelles technologies, tout doit aller plus vite. Les abréviations et autres raccourcis sont ainsi préférés aux phrases bien construites, particulièrement au sein des jeunes générations.
Les abréviations permettent de gagner du temps. Quand on n’a pas envie forcément d’écrire tout un roman, on écrit en abrégé. Ca dépend, il faut se mettre dans la bonne situation ; en période scolaire, on écrit forcément des phrases (...).
Keira Ladine, élève en terminale STL (Sciences et technologies de laboratoire)
La préconisation ministérielle est en accord avec les pratiques que Dina Jasonne, enseignante à l’école "Cora Mayeko" de Baie-Mahault, a déjà mises en place au sein de sa classe de CM1.
La dictée est un moyen, pour cette maîtresse, de faire le bilan de toutes les règles vues en classe antérieurement, en termes de vocabulaire, de conjugaison, d’accords, etc.
Tout cela fait partie d’une pratique quotidienne. Il faut que l’enfant puisse réfléchir sur la manière dont il écrit, la manière dont fonctionne la langue française, qui est une langue suffisamment compliquée pour eux.
Dina Jasonne, professeure des écoles en CM1, à Baie-Mahault
La dictée n’est dons pas une fin en soi. Toute une batterie de procédés doit être instaurée autour de cette pratique. Les phases de relecture et d’autocorrection, puis de correction avec l’ensemble de la classe sont également importantes ; elles aident aussi l’élève à mémoriser les erreurs commises, afin de ne pas les reproduire.