Pointe-Noire profondément marquée par le drame fratricide de dimanche

Un rue marquée par le drame qui s'y est déroulé
À peine connue, la nouvelle a attiré jusqu'à la maison, où le drame s'est déroulé dimanche, de nombreuses personnes. Choqués par la nouvelle, ils sont tous venus soutenir la mère de famille qui a vu l'un de ses fils ôter la vie à l'autre. Un fils qu'elle savait affecté par un trouble psychiatrique mais, comme d'autres familles dans le cas, elle n'aurait jamais pu imaginer que cela aurait pu le conduire à commettre un tel acte.

La rue Jean Ignace n'a probablement jamais vu passer autant de monde en quelques jours. Mais ici, bien loin d'une circulation inopportune, ce sont les voisins, les parents, les amis, les connaissances qui viennent tous exprimer leur solidarité avec la mère de famille désemparée par le drame qui l'atteint personnellement.
Traumatisée par ce drame, elle accueille sans distinction tous ces gestes de solidarité qui lui sont prodigués. Une goutte d'eau dans l'océan de ses incompréhensions. 
D'ailleurs, à Pointe-Noire, personne ne comprend ce qui s'est passé. Les deux garçons, ils les connaissaient tous et, comme la mère de famille, personne n'aurait pu présager d'un tel drame.

©Guadeloupe

Très présent lui aussi, le maire de la commune. Comme ses administrés,il tient à être présent pour elle et pour la famille. 

©Guadeloupe

Ici comme ailleurs, tous s'interrogent sur ces faits, trop nombreux au cours desquels des personnes présentant des troubles psychiatriques comme la schizophrénie, ont été à l'origine de faits violents, pour elles-mêmes ou pour les autres.
En face, l'UNAFAM, l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques, souhaite elle aussi faire entendre sa voix et rappeler des vérités que l'on semble oublier. 

Dans les actions que nous mettons en œuvre sur le territoire ce sont des temps de sensibilisation tout public mais aussi famille sur "quel est le quotidien de quelqu'un qui vit avec un trouble psychique ? En fait, on est dans un département vieillissant. Pour accompagner une personne âgée ça s'apprend, et c'est la même chose pour quelqu'un qui vit avec un trouble psychique, ça s'apprend. Aujourd'hui, on est en 2024, on n'est plus au Moyen Âge où la personne atteinte de troubles psychiques était enfermée. Aujourd'hui les personnes présentant de tels troubles prennent aussi la parole. Peut-être pas en Guadeloupe où elles risquent d'être stigmatisées. Les choses doivent changer pour déjà arriver à désamorcer tous ces risques. Que le regard soit changé pour voir que la personne qui vit avec un tel trouble , c'est d'abord un humain qui désire vivre simplement dans la société. Et, après l'humain, il y a toute une famille derrière, une famille qui peut être en souffrance, en silence... Il est donc important de remettre de l'humanité dans la maladie.

Priscillia Gouffran déléguée de l'UNAFAM

À Pointe-Noire, la plupart des visiteurs de la maison de la rue Jean Ignace n'avaient pas l'impression d'avoir eu un regard déshumanisant. Peut-être d'ailleurs parce qu'ils ne le savaient même pas.
Alors, tous aujourd'hui s'interrogent sur ce qui n'a pas fonctionné et qu'il aurait fallu faire en plus pour éviter ce drame.