Polémique autour d’un transfert sanitaire entre Pointe-à-Pître et Marie-Galante

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Une patiente Marie-Galantaise octogénaire, qui devait retourner sur son île pour des soins de suite après une hospitalisation au CHU, est restée bloquée sur le quai de Bergevin, faute de place sur le bateau.

L'affaire fait beaucoup parler d'elle, surtout à Marie-Galante, où beaucoup estiment qu'elle illustre une fois de plus les obstacles sur lesquels la population de l'île butte du fait de la double insularité.

En l'occurrence, les faits concernent une Marie-Galantaise de 88 ans, hospitalisée il y a quelques jours en Guadeloupe, pour une fracture du bras. Le CHU, qui l’a prise en charge, avait prévu ensuite le retour de la patiente sur son île, pour ses soins de suite, à côté de son domicile.
Mais la vieille dame n’a pas pu rentrer chez elle. Elle est restée bloquée, à quai, sur son brancard, à la gare maritime de Bergevin, faute de place sur le bateau.

Nouvelle illustration de la mise en œuvre de la continuité territoriale

Une défaillance qui pose la question de la continuité territoriale entre les îles de l’archipel, en matière de santé.
A voir le reportage de Lise Dolmare :

©Guadeloupe

L'armateur se disculpe

Estimant que, présentée ainsi, cette information porte atteinte à se réputation et à ses intérêts commerciaux, la compagnie maritime L'Express des Iles a tenu à apporter quelques précisions, sur cette affaire.

D'une part, "la présence de cette personne âgée et malade, devant voyager impérativement en position couchée, ne nous avait été annoncée ni par les services hospitaliers, ni par sa famille", indique le directeur général.
Roland Bellemare ajoute, par ailleurs, "pour des raisons de sécurité évidentes, une telle personne ne pouvait être accueillie à bord que dans l'espace malade prévu sur nos navires".
Enfin, le dirigeant précise qu'à l'arrivée inattendue de la patiente, à la gare maritime de Bergevin, le 2 mars 2023, à 7h30, "l'espace malade était déjà occupé par une autre malade".

Et il est vrai qu'il n'appartient pas à l'armateur, société privée, de garantir le respect du principe de continuité territoriale. 
Reste à voir ce que les autorités et collectivités locales apportent comme solution, pour que nul ne subisse la même mésaventure que cette octogénaire... à condition d'anticipation et d'une communication adéquate entre services.