Une nouvelle rencontre entre le collectif des organisations et les élus de l’archipel était prévue aujourd’hui, dans l’après-midi. Les deux parties devaient se revoir pour discuter et finaliser le projet d’accord de méthode.
Un projet en 16 thèmes remis par le collectif aux élus vendredi dernier (3 décembre). Un premier document de négociations qui met en place l’architecture des discussions, avec conditions et préalables.
L'accord de méthode qui fait blocage
Un accord de méthode qui a fait tiquer les élus guadeloupéens. Ils réclament une méthode de négociation partagée pour des négociations efficaces. Mais ce n’est pas seulement pour les élus locaux qu’il y a blocage. Pour l’Etat aussi.
Dans les dispositions introductives du projet d’accord, il y a le point 4 : la signature du présent accord de méthode entraîne la suspension des dispositions et mesures contraignantes concernant notamment les soignants qui s’opposent à l’obligation vaccinale.
Ils ont été suspendus. Il y en a un peu moins de 1 100 dans les hôpitaux et dans le privé.
Le préfet de Guadeloupe, dans un entretien ce matin dans les colonnes du quotidien France Antilles, balaye la non application de la loi sur l’obligation vaccinale en Guadeloupe. Le représentant de l’Etat précise, de plus, que des groupes de dialogue et d’écoute à destination de ces professionnels sont mis en place, depuis ce lundi. Sur ce point fondamental de la plateforme de revendications du collectif, la situation semble, actuellement, mal engagée.
Le collectif réclame aussi, dans un point 6, des autorités judiciaires, la révision de la politique pénale sur les évènements de ces derniers jours.
Là aussi, c’est un point non négociable pour Alexandre Rochatte.
Enfin, sur la présence d’une délégation interministérielle, le représentant de l’Etat a offert son appui technique aux collectivités locales pour ce qui concerne leurs compétences.
S’agissant de la négociation en elle-même, le préfet n’a été mandaté, pour le moment, que pour discuter d’un plan d’actions interministérielles sur la jeunesse. Un plan qui sera disponible d’ici trois semaines, assure Alexandre Rochatte.
L’Etat n’est pas sur la même longueur d’ondes de discussion que les acteurs locaux. Pour le gouvernement, en Guadeloupe, ce sont essentiellement des discussions entre les élus et le collectif.
Pas de préalable, demandent les élus
Le week-end dernier, les élus étaient en conciliabule, autour du projet d'accord de méthode proposé par le Collectif. Mais, ce matin, Jocelyn Sapotille, président de l'association des maires de Guadeloupe, a annoncé, dans le journal de 7 heures, de Guadeloupe La 1ère, qu'il n'y aurait pas de rencontre, les élus n'ayant pas terminé de travailler. De plus, ils estiment que les conditions posées par le Collectif "ne permettent pas de se rencontrer".
Si on veut travailler ensemble, il ne faut pas qu'ils nous fassent, eux, ce qu'ils ont fait à l'Etat. Ils ont reproché à l'Etat de leur mettre des préalables et ils nous mettent des préalables, à nous, pour pouvoir se rencontrer.
Nous voulons travailler sur une méthode, on ne veut pas commencer la négociation avant même de s'asseoir autour de la table.
Donc, il ne faut pas de préalable, pour commencer. Et deuxièmement, il faut aussi une représentation des socio-professionnels.
Nous voulons jouer pleinement notre rôle [...] Nous sommes là pour faciliter les choses et pour permettre à la Guadeloupe de sortir par le haut de cette affaire-là. [...]
C'est une unité forte. Les élus de la Guadeloupe sont en train de démontrer à la face de la Guadeloupe que lorsque l'intérêt supérieur de la Guadeloupe est en jeu, les querelles politiques, on met ça derrière nous.