Parmi les objectifs du Plan Séisme Antilles : faire en sorte que les établissements scolaires soient aux normes parasismiques. Une mission sur le long terme, dans la mesure où, avant travaux, peu sont les écoles, collèges et lycées de la place capables de résister à des secousses, même faibles.
Entretien « Alerte Guadeloupe », avec Franck MAZEAS, responsable du pôle risques naturels à la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) Guadeloupe :
Alerte Guadeloupe : Quelle est la genèse du « Plan séisme Antilles » ?
Franck MAZEAS : Le « Plan Séisme Antilles » est un projet qui existe depuis 2007. On est, aujourd’hui, dans la « seconde vague »... donc, dans le « PSA2 », qui a commencé en 2016, pour s’achever en 2020. Le plan a été officiellement annoncé, en juillet 2016, par l’ancienne Ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène ROYAL**. Des objectifs relativement précis ont été arrêtés et une enveloppe financière conséquente a été allouée ; elle avoisine, pour les Antilles françaises – la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy – les 400 millions d’euros, partagés équitablement.
A.G. : L’accent est mis sur les établissements scolaires, où il y a fort à faire, en matière de prévention du risque sismique...
F.M. : Pour ces bâtis, il est question de reconstruction ou de confortement, puisqu’on connaît, aujourd’hui, grâce à des études menées il y a une douzaine d’années, la capacité des écoles, collèges et lycées à résister à un séisme d’une certaine puissance. On n’arrivera jamais à tenir un bâtiment sur un séisme de catégorie 9, par exemple... mais on y arrivera, face à un phénomène de force 6 ou 6,5 sur l’échelle de Richter. A contrario, actuellement, on a des bâtiments qui ne tiendraient pas longtemps s’il y avait une secousse, même d’une ampleur assez faible (4 ou 4,5). Donc, ce travail a commencé depuis 2007. Il y a déjà un nombre conséquent d’établissements scolaires qui ont été reconstruits ou confortés**. On poursuit. Un exemple, le plus important, peut-être, qui mettra en sécurité 2 600 élèves : c’est le lycée de Baimbridge.
F.M. : Exact. C’est donc la région qui porte le projet. La collectivité assure les travaux, qui ont commencé et qui se termineront vers 2022 (c’est en tout cas le planning de travaux). Sur ce projet, il y a eu des financements très importants, 150 millions d’euros, provenant des fonds européens, mais aussi des fonds d’Etat (le fonds Barnier). Les sommes sont colossales, mais les enjeux sont très importants, puisque l’objectif est de mettre en sécurité les élèves de tous les établissements scolaires publics de Guadeloupe.
A.G. : Reste-t-il encore beaucoup à faire ?
F.M. : Ça avance. On n’est pas arrivé à la fin. C’est très long. Il y a beaucoup d’établissements concernés. Les travaux coûtent très cher. L’objectif est de mettre en sécurité encore entre 30 et 50% des élèves, d’ici quelques années... et si le plan séisme se poursuit (ce dont je ne doute pas une seule seconde), on arrivera probablement à sécuriser 70 à 80% des élèves. Et comme il y a, parallèlement, une baisse de la natalité, il y aura des transferts et on va pouvoir utiliser les constructions récentes, résistantes et aux normes parasismiques, qui accueilleront moins de personnes. Ce qui va booster la mise en sécurité des enfants scolarisés.
Y est disponible en téléchargement, le document « Plan séisme Antilles Horizon 2020 – objectif de la deuxième phase (2016-2020) » édité par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, en juillet 2016.
A lire aussi l’article « La DEAL, évalue le niveau de risque ».
A consulter les pages consacrées au risque sismique, sur le site de la DEAL Guadeloupe.
Mais aussi le site dédié au plan séisme Antilles : www.planseisme.fr
Extrait de cette interview réalisée par Nadine FADEL :
Franck MAZEAS : Le « Plan Séisme Antilles » est un projet qui existe depuis 2007. On est, aujourd’hui, dans la « seconde vague »... donc, dans le « PSA2 », qui a commencé en 2016, pour s’achever en 2020. Le plan a été officiellement annoncé, en juillet 2016, par l’ancienne Ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène ROYAL**. Des objectifs relativement précis ont été arrêtés et une enveloppe financière conséquente a été allouée ; elle avoisine, pour les Antilles françaises – la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy – les 400 millions d’euros, partagés équitablement.
A.G. : L’accent est mis sur les établissements scolaires, où il y a fort à faire, en matière de prévention du risque sismique...
F.M. : Pour ces bâtis, il est question de reconstruction ou de confortement, puisqu’on connaît, aujourd’hui, grâce à des études menées il y a une douzaine d’années, la capacité des écoles, collèges et lycées à résister à un séisme d’une certaine puissance. On n’arrivera jamais à tenir un bâtiment sur un séisme de catégorie 9, par exemple... mais on y arrivera, face à un phénomène de force 6 ou 6,5 sur l’échelle de Richter. A contrario, actuellement, on a des bâtiments qui ne tiendraient pas longtemps s’il y avait une secousse, même d’une ampleur assez faible (4 ou 4,5). Donc, ce travail a commencé depuis 2007. Il y a déjà un nombre conséquent d’établissements scolaires qui ont été reconstruits ou confortés**. On poursuit. Un exemple, le plus important, peut-être, qui mettra en sécurité 2 600 élèves : c’est le lycée de Baimbridge.
A.G. : Lycée placé sous la responsabilité de la Région ?« L’objectif est de mettre en sécurité encore entre 30 et 50% des élèves, d’ici quelques années »
F.M. : Exact. C’est donc la région qui porte le projet. La collectivité assure les travaux, qui ont commencé et qui se termineront vers 2022 (c’est en tout cas le planning de travaux). Sur ce projet, il y a eu des financements très importants, 150 millions d’euros, provenant des fonds européens, mais aussi des fonds d’Etat (le fonds Barnier). Les sommes sont colossales, mais les enjeux sont très importants, puisque l’objectif est de mettre en sécurité les élèves de tous les établissements scolaires publics de Guadeloupe.
A.G. : Reste-t-il encore beaucoup à faire ?
F.M. : Ça avance. On n’est pas arrivé à la fin. C’est très long. Il y a beaucoup d’établissements concernés. Les travaux coûtent très cher. L’objectif est de mettre en sécurité encore entre 30 et 50% des élèves, d’ici quelques années... et si le plan séisme se poursuit (ce dont je ne doute pas une seule seconde), on arrivera probablement à sécuriser 70 à 80% des élèves. Et comme il y a, parallèlement, une baisse de la natalité, il y aura des transferts et on va pouvoir utiliser les constructions récentes, résistantes et aux normes parasismiques, qui accueilleront moins de personnes. Ce qui va booster la mise en sécurité des enfants scolarisés.
POUR ALLER PLUS LOIN /
A lire, sur le Blog des experts, « Risque sismique : les autorités brandissent le PSA ! ».Y est disponible en téléchargement, le document « Plan séisme Antilles Horizon 2020 – objectif de la deuxième phase (2016-2020) » édité par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, en juillet 2016.
A lire aussi l’article « La DEAL, évalue le niveau de risque ».
A consulter les pages consacrées au risque sismique, sur le site de la DEAL Guadeloupe.
Mais aussi le site dédié au plan séisme Antilles : www.planseisme.fr