C’est une pollution invisible, mais réelle : 25.000 tonnes de crème solaire sont déversées dans les mers chaque année. Certains filtres solaires chimiques sont toxiques pour les coraux et on pense, aujourd’hui, que certaines molécules qui les composent, notamment des perturbateurs endocriniens, se retrouvent dans la chaîne alimentaire, via les poissons ou les coquillages.
Des alternatives à la crème solaire
Le gros problème de la crème solaire c’est qu’elle ne reste pas totalement sur la peau, quand on se baigne. Les scientifiques estiment que 25% de la quantité de crème étalée sur le corps se dilue dans la mer (ou les eaux de rivière), au bout de 20 minutes de baignade. Et c'est une moyenne.
C'est pour cela que certaines destinations touristiques surfréquentées ont déjà interdit certains produits solaires ; ceux contenant des ingrédients nocifs pour les coraux et, plus globalement, pour les océans. De même, certaines agences de voyages obligent les touristes à n'utiliser que de l'écran solaire biodégradable, pour des destinations populaires comme le Mexique.
La bonne nouvelle, c’est que des alternatives aux écrans solaires polluants existent. Des guides et des listes sérieuses de produits labélisés sans danger pour l’environnement sont facilement accessibles, sur Internet. Ceux à base de minéraux, sont à préférer à ceux à base d'oxybenzone (filtre solaire organique issu du carbone). Les crèmes qui ne contiennent pas de nanoparticules ne peuvent pas être ingérées par les coraux et sont donc, elles aussi, plus sûres.
Sachez enfin que les vêtements sont aussi efficaces que l'écran solaire pour protéger la peau des rayons du soleil. À la seule réserve qu’ils ne couvrent pas l'intégralité du corps.
D'autres nuisances
La crème solaire est donc une des menaces, pour l’environnement et la biodiversité, liées aux vacances et à l’afflux de baigneurs, promeneurs et visiteurs, venus jouir d’une nature riche, mais fragile.
Mais ce n’est ni la seule, ni la pire.
L’afflux de visiteurs impacte fortement la nature, victime de comportements irresponsables, parfois innocents, mais qui peuvent être nuisibles pour les écosystèmes.
Alors, comment profiter de l’exceptionnelle biodiversité de l’archipel, sans pour autant lui nuire ? Rien de plus simple, selon Régis Ragazzi, technicien forestier territorial à l’Office national des forêts (ONF) qui officie au Moule, à Saint-François et à la Désirade : par exemple sur un site comme la Pointe des Châteaux, il faut rester sur les sentiers balisés pour ne pas piétiner les jeunes pousses ni perturber les oiseaux en nidification, il ne faut rien prélever (ni végétaux, ni sable, ni roche, ni coquillage...) et, d’une manière générale, il faut se comporter de la "manière la plus humble possible".