Que penser des multiples séismes survenus dans le Nord de la Désirade, ces 5 derniers jours ?

Séisme (illustration)
Entre vendredi et ce mardi, plusieurs tremblements de terre ont eu lieu, dans tout l’arc Antillais. Ces secousses sont synonymes de regain d’activité, notamment dans le Nord de la Désirade. Faut-il craindre un imminent Big One ?

Le Centre de recherche sismique de l’université des West Indies, basé à Trinidad et Tobago, a signalé un nouveau tremblement de terre de magnitude 3,6, survenu à 1h44 du matin, dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre 2023 et dont l’épicentre a été localisé au Nord-Est de La Désirade.

Le dernier séisme en date a été détecté à 1h44, ce mardi 5 décembre 2023.

C’est dans le même secteur que plusieurs secousses ont eu lieu, les 1er , 2, 3 et 4 décembre derniers, de magnitudes comprises entre 3,6 et 5,8.
Il y en a eu d’autres ailleurs, dans les Caraïbes orientales, ces derniers jours.

Un séisme majeur à craindre ?

Après cet essaim sismique, les chercheurs de l’UWI Seismic Research Centre ont fait un rappel.

L'arc des Petites Antilles est une zone de subduction qui connaît des milliers de tremblements de terre chaque année. Même si la plupart de ces événements ne se font pas sentir, des événements de taille modérée à importante peuvent avoir un impact sur la région à tout moment. Beaucoup des événements survenus pendant la nuit ont été localisés dans la partie Nord-Est de l'arc, dans la région connue pour avoir provoqué notre plus grand tremblement de terre, le 08 février 1843.

UWI Seismic Research Centre

Cette activité sismique est susceptible de précéder un tremblement de terre de magnitude plus importante, à court terme. Le fait est que les séismes de plus grande taille font partie du cycle normal de nos régions.

Seulement voilà, "la science est incapable de prédire exactement où et quand de tels événements se produiraient", rappelle l’UWI. Comme cela est souvent inculqué en Guadeloupe, lors des opérations de prévention, il faut savoir que pour atténuer l'impact de tels évènements, "nous devrions toujours avoir nos mesures de préparation en place. Il est important de se rappeler que les effets des tremblements de terre de grande magnitude peuvent s'étendre sur de vastes zones. Nous devrions donc tous veiller à préparer des plans et des pratiques, individuellement, national et régional", complète le centre de recherche sismique.

L’OVSG se veut rassurant

Le directeur de l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe (OVGS) note que plusieurs secousses des derniers jours se sont produites dans un secteur qui, cette année, était jusqu’alors plutôt calme.

C’est un secteur qui était assez calme, ces derniers mois. Donc, il s’active en ce moment.

Ivan Vlastélic, directeur de l’OVSG

Pour Ivan Vlastelic, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure, suite à cette série. Le spécialiste rappelle tout de même, lui aussi, que le risque sismique fait partie intégrante de notre quotidien.
Côté bonne nouvelle, on peut dire chacun des séismes survenus a permis à de l’énergie d’être relâchée, sans faire de dégâts.

Je pense qu’il faut s’inquiéter tout le temps, dans ce cas-là, puisqu’effectivement les périodes de calme sont aussi des périodes où les choses peuvent survenir d’un moment à l’autre.

Ivan Vlastélic, directeur de l’OVSG

Ces séismes vont-ils bouleverser le bilan 2023 de l’activité tellurique en Guadeloupe ? Cela est fort probable. Les tremblements de terre survenus dans le Nord de la Désirade s’ajoutent à ceux enregistrés dans le secteur des Saintes, la dernière semaine de novembre.

On ne peut pas dire qu’on a des fluctuations d’activité totale. Si on regarde l’énergie totale libérée, il y a des années avec un peu plus d’activité que d’autres.

Ivan Vlastélic, directeur de l’OVSG

 

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