Quelle place pour les acteurs noirs dans le cinéma français ?

Le  documentaire "Le monde racisé du cinéma français", du réalisateur Blaise Mendjiwa qui interroge sur l’absence de comédiens noirs dans les fictions françaises est projeté depuis une semaine à Paris. 
Depuis lundi, le cinéma Lincoln à Paris projette  "Le monde racisé du cinéma français", du réalisateur Blaise Mendjiwa. Un documentaire qui interroge sur l’absence de comédiens noirs dans les fictions françaises. Pour cela le réalisateur a demandé leur point de vue à une vingtaine d’acteurs, producteurs, réalisateurs et chercheurs. Dont Pascal Légitimus, Firmine Richard, France Zobda, Jean-Michel-Martial ou encore Jean-Claude Barny. Plusieurs d’entre eux étaient présents à la 1ère du film lundi soir.
 

Une "vieille" problématique

"On ne peut plus être considérés comme des gens en marge, clichés, stéréotypés", France Zobda, comédienne et productrice martiniquaise, à l'issue de la projection du documentaire "Le monde racisé du cinéma français". Une fois de plus, le film relève les rôles clichés réservés aux comédiens noirs type infirmière ou jeune de banlieue, quand ils ne sont carrément pas exclus des castings. Une situation qui ne date pas d'hier constate le comédien et fils de comédien Pascal Légitimus : "C'est vrai qu'il y a 20 ans, voire 40 ans, même 50 ans, je voyais mon père et ma grand-mère, Darling Légitimus avec tous les acteurs actant africains et antillais, qui s'étaient réunis entre eux pour créer des troupes commes les Griots, qui avaient la même problématique". L'histoire de l'acteur noir maintenu hors-champ n'est pas une fatalité. C'est ce que pense le réalisateur du documentaire, Blaise Mendjiwa, qui propose la mise en place de quotas pour favoriser la diversité. Pour lui, "il est temps que nous ouvrions les portes, les fenêtres de notre cinéma, pour permettre l'expression des histoires de ces minorités qui font la France, l'histoire de France et celle de tous". 
 

Une diversité qui s'impose ?

Et cette diversité est en train de s'imposer dans le nouveau cinéma français. C'est du moins ce que pense l'histoire spécialiste des populations afro-antillaises, Pascal Blanchard. Pouvons-nous continuer à faire un cinéma tout blanc, dans un société qui est diverse ? Ce n'est pas possible. C'est anachronique. C'est presque être has been. Le vrai modèle dominant aujourd'hui, c'est quoi ? C'est une cinéma qui ressemble à la France. Sinon, tu fais un mauvais cinéma,

Le sous-titre du documentaire est "le talent n'a pas de couleur". Le film est projeté a Paris, jusqu'à dimanche.