L’idée que les compagnies aériennes qui desservent les territoires ultramarins puissent unir leurs forces revient sur le tapis ; et ce n’est pas un hasard. A peine sorti de la crise Covid, le transport aérien doit faire face notamment à une crise énergétique. Les tarifs s’en ressentent et les principes de continuité territoriale, d’égalité des droits et d’unité des citoyens, au sein de la République, sont mis à mal.
Le contexte est donc délicat. Cette situation risque d’enclencher un mouvement de consolidation, dans le secteur du transport aérien ultramarin, en particulier pour les compagnies les plus petites et, donc, les plus fragiles.
C’est ainsi que Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair, s’est dit favorable à un rapprochement de sa compagnie, avec Air Caraïbes (également positionnée sur le marché des Antilles françaises) et Air Austral (qui dessert l’île de La Réunion), pour former Air Outre-mer. Selon lui, cette "super compagnie ultramarine" serait la solution aux problèmes de taille critique et créerait des synergies et des économies d’échelle.
L’objectif pourrait être de constituer, à côté d’Air France, un pôle axé sur les destinations d’Outre-mer : les Antilles, Guyane et La Réunion.
L’hypothèse avait eu les faveurs du ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-Francois Carenco, lors de la présentation des résultats annuels d’Air France, en février dernier.
Selon le quotidien Le Monde, un fonds d'investissement travaillerait à la fondation d’une société. Ce fonds détiendrait la majorité du capital et regrouperait Air Caraïbes, Corsair et Air Austral. Les trois acteurs se verraient donc octroyer une participation, au prorata de leur importance.
Outre les problèmes de financement, les dirigeants des compagnies aériennes précitées pourraient se heurter à d’autres obstacles, tel que l’égo ou encore le patriotisme réunionnais. En effet, souvenez-vous, la tentative de mariage entre Air Austral et Corsair avait échoué, l’an dernier.
Affaire à suivre, donc, en gardant un œil attentif sur les prix ; la diminution de la concurrence n’a jamais fait baisser les prix des billets d’avion, particulièrement élevés ces derniers mois.