La jeunesse s’est emparée de la lutte contre la réforme des retraites, en Guadeloupe. Les élèves des lycées Charles Coeffin à Baie-Mahault et des Droits de l’Homme à Petit-Bourg, notamment, ont décidé de se mobiliser contre le projet gouvernemental de reculer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. En l’absence de leurs professeurs et des syndicats, ce sont eux qui ont érigé des barrages, devant leurs établissements respectifs et tenu le siège.
Mobilisation au lycée Charles Coeffin
D’énormes branches d’arbre, des poubelles, une baignoire en fonte, des panneaux de signalisation, des palettes en bois, les feuilles de tôle, des feuilles de palmiers... les lycéens ont apporté tout ce qu’ils ont trouvé à amasser devant l’entrée principale du lycée Charles Coeffin, à Baie-Mahault, ce mardi 31 janvier 2023. Des centaines sont restés devant l’établissement, pour dire non au report de l’âge de départ à la retraite.
Pour ces jeunes, dont plusieurs envisagent de poursuivre un cursus universitaire ou en grande école long, 64 ans c’est trop vieux pour enfin être libérés de la vie active. Certains craignent même ne pas y avoir droit du tout, à la retraite.
Un chant très inspiré a été scandé :
La retrèt sé tannou, la retrèt sé pa ta yo ! Yo péké fè sa yo vlé, adan péyi annou !
Mobilisation au lycée des Droits de l’Homme
Une représentation théâtrale devait être proposée aux élèves du lycée des Droits de l’Homme, aujourd’hui : une adaptation de la pièce de Molière "Le malade imaginaire". Mais l’établissement étant fermé, dans le cadre de la grève, la compagnie du "Théâtre du Héron" s’est retrouvée devant le portail barré, avec les élèves.
Qu’à cela ne tienne, les comédiens ont joué leur spectacle à l’extérieur, par solidarité avec la communauté scolaire mobilisée contre la réforme des retraites !
Même en plein air, sous des parapluies utilisés pour s’abriter du soleil, les lycéens ont profité de ce moment de rire, de détente et de partage, en ces temps contraints.
Les jeunes n’ont pas, pour autant, oublié l’objet de leur présence, sur place :
A Petit-Bourg, les lycéens sont aussi mobilisés contre la réforme du Baccalauréat ; pour eux, ils ne seront jamais prêts en mars, mois des premières épreuves.
Ils ne se sont pas contentés de barrer leur établissement. Ils ont aussi placés des détritus sur la route d’accès à ce dernier.