Réintégration soignants suspendus : blocage des accès du CHU de Guadeloupe par le collectif des organisations en lutte

Face à face entre le collectif des organisations en lutte et les forces de l'ordre, 14 décembre 2022
Nouvelle action du collectif des organisations en lutte, ce mercredi 14 décembre. Dès 6 heures, ce matin, ses membres ont bloqué les accès du centre hospitalier universitaire de Guadeloupe. Seules les urgences étaient autorisées au sein de l'établissement de santé. Les forces de l'ordre sont intervenues peu après 8 heures.

Plus d'un an après les premières mobilisations, le collectif des organisations en lutte continue ses actions. Ses membres militent pour la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19.

Toujours mobilisés

Ce mercredi 14 décembre, à partir de 6 heures, ils ont entravé les accès du centre hospitalier universitaire de Guadeloupe. L'une des entrées principales a été cadenassée, des pneus entassés afin de bloquer le passage. Seules les urgences pouvaient pénétrer au sein de l'établissement.

L'une des entrées principales du CHU bloquée

Un nouveau coup de force pour réaffirmer leur détermination. Chaque jour, ils sont présents sur le site, dans leur "bik". Convaincus du bien fondé de leur cause. Pour Gaby Clavier, délégué syndical de l'UTS UGTG CHU, il ne s'agit ni plus ni moins d'une "punition" de l'Etat face aux réfractaires au vaccin. 

©Guadeloupe

Vers 8h10, les forces de l'ordre sont intervenues afin de déblayer les entrées du bâtiment. Une opération réalisée dans le calme. L'l’accès à l’hôpital a ainsi été rétabli.

Mais les membres du collectif le martèlent, ils seront à nouveau présents demain. 

La réintégration des soignants non vaccinés, une "mauvaise option" pour l'Académie nationale de médecine 

Une mobilisation qui intervient au lendemain de l'avis rendu par l'Académie nationale de médecine qui estime que "réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid-19 reste une mauvaise option".
Dans un communiqué, elle dévoile ses arguments. 

Les partisans de la réintégration, s’appuyant sur l’exemple de certains pays Européens, arguent de la diminution rapide de l’efficacité des vaccins contre l’infection pour dénoncer une obligation vaccinale qui, avec le temps, ne pourrait plus éviter que les soignants transmettent le SARS-CoV-2 à leurs patients. L’Académie nationale de médecine a déjà fait part de son opposition à cette mesure démagogique, néfaste pour la prévention des infections respiratoires en milieu hospitalier et nocive pour la crédibilité des politiques vaccinales. Elle a aussi souligné que cette mesure ne résoudrait en aucune manière la pénurie de soignants dont souffrent le système hospitalier et les EHPADs

Académie nationale de médecine

Communiqué

L'Académie fait toutefois plusieurs recommandations :

... de prendre en compte les causes sous-jacentes de mécontentement du personnel soignant des hôpitaux et des EHPADs, ainsi que des aides chargées de soins infirmiers à domicile et des auxiliaires de vie pour les personnes bénéficiaires de l’aide pour personnes handicapées, pour rétablir un lien de confiance réciproque entre les soignants et l’administration ; d’explorer toutes les voies qui peuvent permettre d’inciter les soignants aujourd’hui réticents à se faire vacciner, notamment en analysant le rôle des influences sociales et en mettant l’accent sur les aspects pratiques de la vaccination ; de promouvoir les vaccins sous-unitaires recombinants contre la Covid-19 auprès des soignants qui refusent de recevoir un vaccin à base d’ARN messager.

Académie nationale de médecine

Le ministre de la Santé, François Braun, a encore récemment déclaré qu'il s'en remettrait à l'avis des autorités de santé afin de décider de réintégrer, ou non, les soignants non vaccinés.

Prochainement, la Haute autorité de santé rendra également son avis. Une prise de position très attendue.