Monstre sacré des lettres francophones, romancière prolifique, avec la publication d’une soixantaine d’œuvres, Maryse Condé laisse au monde un héritage conséquent.
Quelques mois après avoir été distinguée par le prix Nobel alternatif de littérature (c’était le 12 octobre 2018), l’écrivaine guadeloupéenne a reçu une équipe de Guadeloupe La 1ère, au domicile de sa fille Sylvie, en Guadeloupe.
Malgré les nombreux hommages reçus au fil de sa carrière, ce prix Nobel a été synonyme de consécration, pour cette grande dame, qui n’a jamais hésité à écrire, sans pudeur, sur les choses intimes et profondes de la vie, notamment sur les ravages du colonialisme et le chaos du post colonialisme.
De retour dans son archipel natal, Nobel en main, c’est avec émotion qu’elle nous a ouvert les portes de son cœur, pour nous dire qui elle est vraiment !
Et on constate qu’elle est bel et bien le reflet de ses écrits ! Mais il a d’abord fallu qu’elle accepte de céder à ce besoin de s’exprimer.
J’ai toujours eu envie d’écrire, petite, ado., plus âgée. Mais j’avais un peu peur de l’écriture. Il y avait, dans le fait de livrer ses pensées soi-même aux gens, une sorte d’arrogance, qui me convenait mal. Je suis d’une nature un peu secrète et je n’ai pas envie de livrer ce que je pense, ce que je ressens. Donc, j’étais partagée. Et, finalement, un jour, la force m’a envahie... je ne sais pas pourquoi.
Maryse Condé, écrivaine – janvier 2019.
EMISSION/
"Artlook" du 23 janvier 2019
Présentation : Lise Dolmare
©Guadeloupe La 1ère