Rite funéraire : la crémation gagne du terrain en Guadeloupe

Pratiques funéraires : l'évolution de la crémation ©Rudy Rilcy
Si la période de la Toussaint, et le jour des défunts, demeurent des dates ancrées dans la tradition, les pratiques funéraires, elles, ont beaucoup évolué. En Guadeloupe, la part de la crémation ne cesse ainsi de progresser.

Ils sont de plus en plus nombreux à faire le choix de la crémation pour leurs obsèques. En Guadeloupe, de nombreuses familles renoncent à l'inhumation, préférant l'incinération à des obsèques traditionnelles. Ceux qui font le choix de la crémation ne le font généralement pas pour une question de coût, ni de spiritualité. 

Cela peut être parce qu'ils n'ont pas de sépulture, ou parce que c'est compliqué dans les familles d'avoir un parent qui veuille bien céder la place à l'autre pour une inhumation. Cela peut être aussi dû à la volonté du défunt, parce que cela se prépare en amont.

Yolaine Biras-Rosier, responsable de Pompes funèbres

Le crématorium des Pompes funèbres Biras est implanté à Blanchet, Morne-à-l'Eau, en Guadeloupe

600 crémations en 2023

En Guadeloupe, la part de la crémation ne cesse de progresser : en 2023, près de 600 crémations ont été effectuées dans l'archipel, soit une quarantaine de plus qu’en 2022. Contrairement aux idées reçues, la crémation n’est pas forcément moins chère qu'un enterrement traditionnel. Elle peut même représenter un budget plus important. Selon les professionnels du secteur, il faut compter, en moyenne, entre 2000 et 5000 euros pour une crémation. Plusieurs paramètres peuvent faire évoluer le coût d'une incinération.

Cela dépend de, si on doit faire une veillée, si on doit se recueillir plus longtemps. Il y a aussi le type de cercueil qui rentre en compte : tout est en fonction du choix de la famille.

Yolaine Biras-Rosier, responsable de Pompes funèbres

L'urne cinéraire est un contenant où les cendres du défunt sont conservées

Bien que l'enterrement ou la mise en sépulture soit le choix traditionnel des Chrétiens : aujourd'hui, selon les rites catholiques, la crémation n'est pas interdite :

Si je suis dans la démarche de l'Église, je suis davantage favorable à l'inhumation du corps au cimetière que de se faire incinérer. Mais libre à chacun de vivre et de penser ce qu'il souhaite pour ses funérailles.

Père Alfred Lavital, curé de la paroisse de Port-Louis

(Ré) écoutez Eddy-Édouard Zelbin, spécialiste des pratiques funéraires. Il répond aux questions de Ludivine Guiolet, dans le journal télévisé diffusé le 2 novembre :

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