Saint-Barthélemy : le président de la collectivité territoriale Bruno Magras annonce son retrait de la vie politique

Le président de la Collectivité territoriale de Saint-Barthélemy, Bruno Magras, âgé de 70 ans, a annoncé ce jeudi 10 février 2022 sa décision de ne pas briguer un sixième mandat d'affilée, lors des élections territoriales des 20 et 27 mars prochains.

"Le sentiment du devoir accompli"

Dans une tribune adressée à la presse locale, Bruno Magras a déclaré :

J'arrive au crépuscule d'une vie bien remplie. Après quarante années de vie d'élu, dont vingt-sept ans à la direction des affaires, c'est avec le sentiment du devoir accompli que je quitte la scène politique.

Bruno Magras

Né le 9 septembre 1951, Bruno Magras s'est lancé en politique dans les années 80. D'abord conseiller municipal, en 1995 il est élu maire de l'île de Saint-Barthélemy, qui est alors une commune rattachée au département de la Guadeloupe.
Dès lors, il ne va avoir de cesse de militer pour que l'île bénéficie d'une évolution statutaire.

Le 7 décembre 2003, alors que Bruno Magras effectue son deuxième mandat de maire, une consultation populaire est organisée et les électeurs de Saint-Barthélemy approuvent, par 95,51% des suffrages exprimés, le projet institutionnel qui fait de l'île une collectivité territoriale à assemblée unique, détachée de la Guadeloupe.

L'homme fort de l'île

Le 15 juillet 2007, Saint-Barthélemy devient officiellement une collectivité d'Outre-mer et Bruno Magras en est élu président. Il sera réélu en 2012 puis en 2017, à chaque fois au premier tour de scrutin.

En 2012, grâce au soutien du président de la République Nicolas Sarkozy, il parvient à faire entrer Saint-Barthélemy dans la liste des Pays et territoires d'outre-mer européens, ce qui permet à l'île d'acquérir une autonomie vis-à-vis de l'Union européenne.

En 2012, deux mois avant les élections territoriales, Bruno Magras avait également annoncé publiquement sa décision de quitter la vie politique. Moins d'un mois plus tard, il se fendait d'une deuxième tribune dans la presse, afin de déclarer qu'il revenait sur sa décision et se présentait à la tête d'une liste remaniée. Quelques semaines plus tard, il était réélu avec plus de 73% des suffrages exprimés.

Cette année toutefois, à la différence de 2012, le président sortant a d'ores et déjà pris la décision d'apporter son soutien à l'un de ses conseillers territoriaux qui n'a, à ce jour, pas fait officiellement acte de candidature.

Bruno Magras a été membre du conseil national de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) avant de rallier Les Républicains (LR). Chef d'entreprise, il a dirigé la compagnie aérienne Saint-Barth Commuter, jusqu'en 2017.

Serein passage de flambeau 

Il l'assure, Bruno Magras laisse à son futur successeur une collectivité saine.

Je laisse une collectivité avec de beaux projets en cours et avec les financements nécessaires, pour les mener à terme (...).

Je laisse une collectivité d'Outre-mer respectée, dotée de nombreuses compétences, qui n'a pas de dette, qui a une valeur patrimoniale de quelques 350 millions d'euros (...).

Bruno Magras

Il a aussi eu à cœur de préparer des jeunes, aptes à reprendre le flambeau.

La préparation d'un homme c'est une question de volonté. Il y en a qui sont avec moi depuis très longtemps, depuis 20, d'autres qui sont là depuis 10 ans, etc. Je n'ai pas de soucis sur la suite des affaires.

Bruno Magras

C'est à Romaric Magras que le président de la collectivité de Saint-Barthélemy a décidé d'apporter son soutien, pour les élections de mars prochain. Et n'allez pas supposer que c'est parce qu'il s'agit d'un de ses petits cousins !

Je ne soutiens pas Romaric Magras parce que c'est un petit cousin ! Je soutiens Romaric Magras parce que c'est un garçon intelligent, loyal, qui ne prendra pas de décisions dans la précipitation et c'est un garçon qui s'intéresse beaucoup à la politique locale et qui a assumé les responsabilités que je lui avais confiées avec sérieux et détermination.

Bruno Magras

Interview

Bruno Magras nous a accordé une interview, pour évoquer son bilan, le travail qu'il a mené pour passer le flambeau à la jeune génération et les activités qui vont occuper son temps désormais.

Une interview que vous pouvez écouter, ici, en intégralité :