Le soir du 24 décembre 1972, la veille de Noël, un avion s’est crashé en mer, au large de Saint-Martin, quelques minutes avant son atterrissage. La catastrophe aérienne a provoqué la mort des douze personnes présentes à bord de ce petit bimoteur de type Twin Otter de la compagnie Air Guadeloupe.
Cinquante ans après, le long silence sur ce drame a enfin été rompu. Une stèle commémorative a été érigée, à Marigot, offrant aux familles un lieu de recueillement et de souvenir. Le jour de son inauguration, le 20 janvier dernier, les noms des victimes ont été prononcés, par le président de la Collectivité territoriale de Saint-Martin, Louis Mussington.
Thierry Rogers est à l’origine de cette concrétisation. Il est le fils d’un homme de 22 ans qui a perdu la vie ce jour-là. Au moment des faits, lui-même n’avait que deux ans ; autant dire qu’il n’a pas eu le temps de connaître son père. Quoiqu’il en soit, il s’est battu, aux côtés de sa mère, tentant de comprendre ce qui s’est passé.
Son appel a donc été entendu par la Collectivité territoriale, de laquelle il a obtenu la pose de cette stèle. Une geste qui constitue "une première avancée".
Les victimes sont passées de l’ombre à la lumière. Cet incident, depuis 50 ans, on n’en parlait plus. Le peu d’informations que l’on a sont erronées (...) Donc, il a fallu faire un gros travail de recherche. Ce n’est qu’un pas vers une reconnaissance pleine et entière.
Thierry Rogers, fils d’une victime du crash du 24 décembre 1972, à St-Martin
La mère de Thierry Rogers a bravé sa peur de l’avion, pour être présente, à l’inauguration de la stèle. Une épreuve de plus pour une veuve à la jeunesse brisée.
Je n’avais même pas 21 ans et je me retrouvais avec un enfant sur les bras, sans pouvoir le faire boire, manger et tout ça. Vous savez, c’était quand même très dur pour moi.
Annie-Claude Rogers, épouse d’une victime du crash du 24 décembre 1972, à St-Martin
Ce moment a été fort en émotion.
La colère de certains proches de victimes est aussi, encore aujourd’hui, intacte ; ils demandent les corps de ceux qui ont péri, parce que ceux-ci n’ont jamais été retrouvés.