Depuis 3 ans et demi, le Béatrix est amarré à un coffre, mouillé dans la baie de Terre-de-Haut. La dernière rotation commerciale de ce navire à passagers remonte, en effet, au 3 juillet 2021.
Construite en 2013 et mis en service le 9 août 2014, la navette de la commune des Saintes devait, à l’époque, proposer une offre alternative, en plus des autres compagnies maritimes privées déjà présentes sur la ligne entre Trois-Rivières et le petit archipel du Sud de la Guadeloupe.
Un argument électoraliste
En réalité, le Béatrix avait surtout été construit dans un but électoraliste, à l'initiative de l’ancien maire Louis Molinié. Montant de la facture : 1,4 million d'euros.
Mais son exploitation commerciale s’est très vite avérée être un gouffre financier. Le navire multipliait les arrêts techniques, faute d’un entretien suffisant.
À cela est venue s’ajouter une convention de gestion, totalement fantaisiste, entre la commune de Terre-d-Haut et la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes (CAGSC).
Autant d’anomalies et d’illégalités qui ont donné lieu à quelques rapports particulièrement gratinés de la Chambre régionale des Comptes (CRC).
La commune arrête les frais
Aujourd’hui, la commune de Terre de Haut entend solder définitivement ce dossier bien encombrant. Une procédure de sélection préalable à la vente du bateau a été mise en place.
Louly Bonbon, le maire actuel, espère en tirer 300.000 euros. Mais ce montant paraît largement surévalué, aux yeux de plusieurs sources maritimes que nous avons consultées. À les entendre, les deux moteurs, le groupe électrogène et l’électronique du bord sont hors service et seraient donc à changer.
En réalité, Le navire ne vaudrait que le poids de son aluminium...
Louly Bonbon, que nous avons contacté, n'a pas donné une suite favorable à notre demande d'interview.