Depuis lundi 14 novembre et jusqu’au dimanche 20 novembre 2022, l’Etablissement français du sang (EFS) organise la deuxième édition de la Semaine de sensibilisation aux sangs rares. L’objectif de cette opération est que la diversité de la France se reflète aussi dans les dons de sang. Ainsi, les patients auront plus de chances d’être soignés avec les produits sanguins les plus adaptés.
Nous comptons sur vous pour relever le défi ! Partagez votre pouvoir donnez votre sang.
Etablissement français du sang
Dans ce cadre, un message est véhiculé, en Guadeloupe : les donneurs originaires d’Afrique et de la Caraïbe ont de l’or qui coule dans les veines. Une richesse à partager, au profit des malades de même ascendance et, donc, aux mêmes caractéristiques sanguines.
On fait le point avec Stéphane Bégué, le directeur de l’Etablissement français du sang Guadeloupe-Guyane et Martinique.
Qu’est-ce qu’un sang rare ?
Un groupe sanguin est considéré comme rare, quand il concerne moins de quatre personnes sur mille, ou quand il est propre à une zone géographique. C’est le cas des Antilles.
Sur les Antilles, nous avons une population qui est essentiellement d’ancestralité africaine et caribéenne. Ces populations ont une répartition des groupes sanguins différente de la population caucasienne ou de la population asiatique. Les Guadeloupéens (les Antillais en générale) ont une vraie richesse, une richesse qu’ils ignorent.
Stéphane Bégué, le directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et Martinique
Les soignants ont besoin de ce sang rare, pour correctement prendre en charge les patients transfusés de même origine. En effet, dans certains cas, une personne avec un groupe sanguin rare ne peut être transfusée qu’avec le même sang rare.
Ne pas respecter ce besoin transfusionnel peut être problématique.
Si on ne respecte pas ces particularités de groupes sanguins différents, on peut rendre les transfusions ultérieures de plus en plus difficiles. Tout simplement parce que le patient va développer des anticorps contre des groupes sanguins qu’il ne connait pas. Et, plus il progresse dans son parcours transfusionnel, s’il s’agit d’un malade de longue durée, on veille, dès le début, à leur donner des produits avec des groupes sanguins qui correspondent au mieux à leur propre groupe sanguin.
Stéphane Bégué, le directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et Martinique
Parmi les malades "de longue durée" évoqués, on compte notamment les Drépanocytaires, qui ont besoin d’être transfusés très régulièrement. Or, comme d’autres pathologies, la drépanocytose touche en majorité des personnes d’origine africaine ou antillaise.
Le fait est que les porteurs de sang rare s’ignorent, si bien qu’il faut importer les produits sanguins en Guadeloupe.
Je regrette, en tant que directeur d’établissement, de faire venir des produits sanguins de la métropole, notamment par des Guadeloupéens qui habitent dans l’Hexagone, qui ont ces groupes sanguins rares, qui sont sensibilisés à ces problématiques... mais qu’on est obligés d’importer, parce que les dons, en Guadeloupe, sont insuffisants.
Stéphane Bégué, le directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et Martinique
Insuffisance des dons du sang
Pour parvenir à l’autosuffisance et ne pas importer des produits sanguins, il faudrait doubler le taux de dons, en Guadeloupe, pour parvenir à 45 dons de sang par jour. Aujourd’hui, l’EFS n’en enregistre que 25, au quotidien.
On a un vrai problème d’autosuffisance qualitative et quantitative, en Guadeloupe. Je vais être franc : actuellement, on importe de l’Hexagone entre 40 et 50% des besoins.
Stéphane Bégué, le directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et Martinique
2% des Guadeloupéens sont donneurs, contre 4% dans l’hexagone. Le potentiel localement et la marge de progression est donc importante.
Je passe un message à l’ensemble de la population de la Guadeloupe : il faut donner pour les Guadeloupéens !
Stéphane Bégué, le directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et Martinique
Il faut quand même bien dire que la Guadeloupe bénéficie de la mobilisation d’un vivier de donneurs fidèles. Mais ces personnes arrivent progressivement à la limite d’âge, puisque à 71 ans, elles ne peuvent plus donner leur sang.
Pour parvenir à un renouvèlement permanent de ces donneurs, l’EFS fait donc un gros travail de communication et de sensibilisation auprès des nouvelles générations.
Le planning des collectes organisées dans l’archipel est à consulter > en cliquant ici.
Les donneurs de sang doivent avoir entre 18 et 70 ans, peser au moins 50 kg et se rendre aux points de collecte avec leur pièce d’identité.