C'est dans une déclaration au Journal du Dimanche, avant son arrivée en Guadeloupe, que le ministre des Outre-mer a tenu à préciser la raison pour laquelle il estime que "les choses sont mures". Jusque là, il estimait que sa visite n'était pas opportune pour le moment et risquait plus de gêner l'action des forces de l'ordre sur le terrain.
Volonté affirmée d'un homme qui se veut efficace mais aussi d'un ministre qui, dès le départ, n'a pas voulu revêtir la veste de son lointain prédecesseur de 2009, Yves Jégo, qui avait choisi d'élire domicile en Guadeloupe pour mener jusqu'au bout les négociations avec le LKP.
Un piège pour le gouvernement actuel qui ne souhaite pas que sa démarche dépende des organisations syndicales mais de son propre calendrier. Alors qu'il était encore dans l'avion qui l'emmenait en Guadeloupe, Sébastien Lecornu a indiqué aux journalistes de France Télévisions :
Je l'avais indiqué, une négociation de crise ne peut pas se dérouler sous la pression de qui que ce soit. Ni la pression d'acteurs politiciens parisiens, ni évidemment la pression des barrages et des actes illégaux.
Cette semaine, on a passé de nombreuses heures à multiplier les contacts qui nous ont permis de cadrer la discussion que nous allons avoir en Guadeloupe et en Martinique.
Il y a une revendication importante qui vient du territoire et des différentes organisations qui est de ne pas appliquer la loi sur l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers.
En revanche, il y a des conséquences sociales à l'application de cette loi, y compris sur les services publics hospitaliers. Et ça, ce sont des sujets sur lesquels j'entends m'entretenir avec l'ensemble des représentants du territoire.
L'intersyndicale, je vais évidemment la recevoir, mais aussi les élus locaux.
On sait déjà que le ministre devrait, entre autre propositions, parler ouvertement de la question de la Chlordécone. Son collègue, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a annoncé ce dimanche que le gouvernement entend publier avant la fin de l'année, un décret sur la reconnaissance des cancers liés au chlordécone. Une annonce déjà faite il y a quelques mois de cela mais qu'il a tenu à répéter pour la circonstance puisque c'est l'une des revendications de la plate-forme du LKP.
Elle ne sera pas pour autant le seul document de travail du gouvernement. Sébastien Lecornu l'a aussi dit :
Je ne suis pas là pour faire le grand soir de toutes les revendications en Guadeloupe, mais il y a des choses très prégnantes qui viennent de la rue et il faut savoir l'entendre.
On n'a pas à rougir, parce que depuis 2017, des choses concrètes sont faites.
C'est aussi l'occasion de faire un point d'étape et de redire qui est responsable de quoi.
Une détermination dans un avion qui va maintenant devoir se confirmer sur la terre guadeloupéenne.
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