Attendu pour 15h30, ce jeudi 31 décembre, le ministre des Outre-Mers est arrivé à Pôle Caraïbe. Il a été accueilli par une délégation d'élus où ne figurait pas le président de Région Ary Chalus. Mais sur le ring de cette polémique larvée, le ministre a déjà marqué quelques points.
Le ministre des Outre-Mers vient de prendre le départ de sa visite éclair en Guadeloupe puisqu'il devrait s'envoler demain, pour le jour de l'an, vers Saint-Barthélémy. Il a été accueilli par les députés représentés par Max Mathiasin et Justine Bénin, par la sénatrice Victoire Jasmin, par Marcel Sigiscar en représentation du Département et Jocelyn Sapotille, président de l'association des maires de Guadeloupe.
Soutien à la première ligne de l'épidémie
La programmation de la visite du ministre en ce dernier jour de l'année, est voulue comme un symbole du soutien de l'État aux soignants ultramarins qui ont été extrêmement mobilisés, le long de cette année, sur le front de la lutte contre la Covid19. Comme en Martinique, mercredi 30 décembre, il va dédier une partie de sa soirée à l'ensemble de ces corps de métiers.
"Je passerai la nuit avec les gendarmes, les policiers, les pompiers, les équipes du CHU de Pointe-à-Pitre (...) donc oui ça s'est décidé de manière impromptue. Quant au fait que nous soyons le 31 décembre, c'était prévu depuis 365 jours, donc ce n'est pas une surprise que le ministre soit sur le terrain un soir de Saint-Sylvestre."
Pour joindre le geste à la parole, il a profité de sa présence à l'aéroport pour saluer les officiers des douanes qui composent les équipes de contrôle des tests PCR des voyageurs arrivant en Guadeloupe. Ces dernières ont d'ailleurs été renforcées depuis la reprise de la saison touristique.
L'épidémie est avant-tout locale
Interrogé sur la mise en application du plan de relance en Guadeloupe, Sébastien Lecornu a d'abord précisé que l'enveloppe de 170 millions d'euros dédiée à la Martinique permettraient d'y lancer plus franchement l'aide aux entreprises impactées par l'épidémie. La Guadeloupe, plus avancée sur ce dossier, notamment grâce à l'alliance de la Région et de la BPI, n'aurait pas besoin des mêmes montants.
Ensuite, le ministre a appelé à la prudence quant à la stigmatisation des touristes comme vecteurs potentiels de l'épidémie. Il estime que ce refrain, chanté aussi à la Réunion et en Martinique, oblitère le fait que les clusters découverts juqu'à présent sont issus de réunions et de rassemblements d'ultramarins résidents.
L'épidémie est avant tout locale
Le dossier de l'eau doit aboutir
Mais c'est sur le dossier de l'eau que le ton du ministre a été le plus tranchant. D'abord parce que, comme il l'a lui même déclaré, c'est un dossier qui, depuis trois ans, l'accompagne dans toutes ses fonctions administratives. Mais, au-delà de cela, c'est sur ce point que le président de Région a monté, hier, le ring de son mécontentement.
Manifestement en jambes, Sébastien Lecornu a commencé par préciser que compte tenu de son expérience et de son suivi du dossier, il était évident que ce point serait abordé lors de sa visite. Et, pour suivre, il a clairement rappelé que les élus s'étaient engagés à voter, rapidement et de manière unanime, la création d'une structure unique de l'eau. Chose, qui a ce jour, au regard du retrait de Cap Excellence dans l'affaire, n'est qu'à demi acté. Or, ce couac est difficilement acceptable pour le ministre, qui veut régler impérativement en 2021 la question de l'eau en Guadeloupe.
Sébastien Lecornu sur le dossier de l'eau
Il analyse la prise de position de Ary Chalus comme une stratégie politique, qui plus est mal placée, compte tenu de l'urgence de la situation de l'eau potable en Guadeloupe. Le ton est donné.
J'ai été maire et président de Département, pendant cinq ans j'ai toujours été présent aux visites ministérielles dans mon propre Département, y compris d'un gouvernement que je ne soutenais pas. Les absents ont toujours tort.