Quelques jours avant la Journée mondiale de don du sang, prévue le 14 juin prochain, l'Etablissement français du sang a souhaité prendre les devants. Pour la 2e année, il organise la "Semaine du don", une façon de remercier et remobiliser les donneurs habituels et inciter les autres à faire un premier don.
"Mobilisons-nous pour cette semaine spéciale et ensemble sauvons des vies" c’est le slogan de l'opération.
C’est une campagne exceptionnelle explique Stéphane Bégué, directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane et de l’Établissement Français du Sang de Martinique. L'objectif est d'aller à la rencontre de la population et dédramatiser le don de sang en proposant aux donneurs de sauver des vies dans un cadre différent et convivial.
Chaque jour, l'Etablissement Français du Sang Guadeloupe-Guyane doit collecter 40 dons. Pourtant seulement 2% de la population en âge de donner effectue un don de sang chaque année. Les collectes ne couvrent que 50% des besoins. Les poches manquantes pour le département viennent donc de l'Hexagone.
Je ne pense pas que les Guadeloupéens craignent le don du sang. C'est juste que la période du Covid nous a fait beaucoup de mal. Nous avons besoin de sensibiliser à nouveau la population sur des valeurs de solidarité, de citoyenneté, d'entraide, pour repenser aux patients qui ont besoin de cette aide thérapeutique pour leur survie.
Stéphane Bégué, directeur de l’EFS Guadeloupe-Guyane
Régulièrement, les responsables de collectes expliquent pourquoi il est essentiel que les Guadeloupéens donnent leur sang.
Un groupe sanguin est considéré comme rare, quand il concerne moins de quatre personnes sur mille, ou quand il est propre à une zone géographique. C’est le cas des Antilles.
Sur les Antilles, nous avons une population qui est essentiellement d’ancestralité africaine et caribéenne. Ces populations ont une répartition des groupes sanguins différente de la population caucasienne ou de la population asiatique. Les Guadeloupéens (les Antillais en général) ont une vraie richesse, une richesse qu’ils ignorent. Si on ne respecte pas ces particularités de groupes sanguins différents, on peut rendre les transfusions ultérieures de plus en plus difficiles. Tout simplement parce que le patient va développer des anticorps contre des groupes sanguins qu’il ne connaît pas. Et, plus il progresse dans son parcours transfusionnel, s’il s’agit d’un malade de longue durée, on veille, dès le début, à leur donner des produits avec des groupes sanguins qui correspondent au mieux à leur propre groupe sanguin.
Stéphane Bégué (novembre 2022)