SOUFRIÈRE : respecter un périmètre de sécurité ?

La soufrière de Guadeloupe vue depuis Petit-Bourg.
Le tout public se promène sur les versants du volcan de la Guadeloupe. Mais dans le contexte actuel, où la Soufrière « libère de l’énergie », n’y a-t-il pas un risque ? Vraisemblablement OUI !
 
Un frisson parcourt la Soufrière, depuis le lundi 12 novembre 2018 : une série de microséismes* (non ressentis par la population) a rappelé que la Soufrière était un volcan vivant et actif. Un phénomène récurrent, dont un nouvel épisode est observé depuis le mois d’août.
D’ailleurs, la séquence se poursuit, ce mercredi 14 novembre, avec désormais l’enregistrement de 184 séismes de très faible magnitude.
Quoiqu’il en soit, la vigilance est maintenue au niveau jaune**.

On le sait : une éruption majeure peut se déclencher à tout moment.
Face à cette menace,  des scientifiques, de mieux en mieux armés en outils de détection de la moindre activité, viellent au grain et sauront, en temps utile,  prévenir les populations du Sud-Basse-Terre les plus exposées… à priori plusieurs semaines avant que le danger soit réel. C’est la tâche des acteurs de l’OVSG-IPGP, l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe – Institut de physique du globe de Paris. 

Les physiciens de l’OVSG cherchent à déterminer si les récents tremblements de terre ont perturbé le système hydraulique de la « Vielle Dame ». L’eau atteindra-t-elle la lave et provoquera-t-elle, un jour, une éruption phréatique ?

Et en attendant, qu’en est-il des émanations qui vont de pair avec le regain d’activité sismique et la libération d’énergie ?
Le fait est que des fumerolles s’échappent des cheminées du sommet. Elles sont chimiques et potentiellement dangereuses…
Sur le bord du cratère, on peut distinguer des étendues de terre nue ; l’œuvre des agents toxiques (gaz carbonique et sulfure d’hydrogène), qui brûlent la végétation.
Toxiques pour les humains, particulièrement les enfants en bas âge. Alors que, faute d’information et de signalétique, le tout public (touristes et population locale) peut se promener au sommet du volcan. Ils sont 200 000 à le faire, chaque année. Une fréquentation plus que problématique.
L’intoxication dépend de l’orientation du vent, de la dispersion des substances dangereuses et du bon sens des badauds…

De quoi se demander pourquoi l’accès au site n’est pas tout bonnement fermé au public…


Écoutons l'avis de Roberto MORETTI, sur l'activité actuelle et sur le risque.

Le Directeur de l’OVSG-IPGP est interrogé par Ronan PONNET :

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POUR ALLER PLUS LOIN /

* A lire l’article du Blog des experts : « Des essaims de sismicité à la Soufrière »

Et, sur Alerte Guadeloupe : « SOUFRIÈRE : regain d’activité, mais niveau de vigilance inchangé, début 2018 »

** Mais aussi : « ÉRUPTIONS VOLCANIQUES/ Les infos pratiques »