Une nouvelle fois, une centaine d'étrangers en situation irrégulière, qui ne demandent qu'à être régularisés, sont venus devant la grille de la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre avec l'espoir d'être reçus et, surtout, de recevoir les papiers qui leur permettront d'être en règle, sur le territoire de la Guadeloupe. Et, une nouvelle fois, beaucoup devront s'en retourner sans rien, parce qu'ils ne seront pas reçus, aujourd'hui encore.
Une procédure carencée...
Certains ont eu la chance de pouvoir faire ces demandes de papiers, par Internet, comme le veut la procédure désormais. Mais cela ne leur garantit même pas de pouvoir obtenir un rendez-vous.
C'est précisément ce que la CIMADE dénonce aujourd'hui, dans notre archipel, mais aussi dans plusieurs régions de l'Hexagone, comme l'explique Mathias Haurat, la CIMADE Guadeloupe
... qui ouvre la voie aux escrocs
Mais pour cela aussi, la nature a horreur du vide.
Certains escrocs promettent d'obtenir les précieux sésames, soit des rendez-vous pris en ligne, contre de l'argent.
Et malheureusement, beaucoup, qui ne maîtrisent pas l'outil informatique, se font avoir dans ce marché de dupe. Certaines victimes de ces intermédiaires peu scrupuleux ont accepté de témoigner :
José Arias, dit "Eddy", Dominicain installé en Guadeloupe depuis 18 ans, a senti l'entourloupe. Il demande à la sous-préfecture de prendre des dispositions :
Nous avons tenté de contacter l'un de ces intermédiaires, qui échangent des rendez-vous contre des sommes conséquentes... en vain.
Y aurait-il des complices, au sein même de la sous-préfecture, qui permettent à certains de décrocher tous les rendez-vous, pour en faire commerce, au détriment des usagers ? La question se pose, selon Jonnhy Désir, président de l'association "Têt kolé" :
Nous nous sommes alors tournés vers la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, qui abrite en son sein le pôle départemental de l’immigration et de l’intégration.
Ce service retient aujourd’hui toute l’attention du sous-préfet, Bruno André :
En attendant les résultats de l’enquête de la police, les contrôles internes ont été renforcés, au sein de la sous-préfecture. Sans grand succès il est vrai. Le business, lui, continue de plus belle. La prise de rendez-vous est désormais facturée 200 euros, au minimum.