Il fait bon vivre au pied de la Soufrière, à en croire les Saint-Claudiens !
Pourtant il s’agit bien d’un volcan en activité, qui peut se réveiller à tout moment, comme il l’a fait en 1956, puis entre 1976 et 1977. Ceux qui vivent au plus près de la « Vieille Dame » en sont-ils conscients ? Sauront-ils réagir, en cas d’alerte ?
- « Comment vit-on avec la Soufrière pour voisine ? »
- « Ben, très bien, Madame ! »
Les habitants de Saint-Claude, commune nichée sur les flancs de la « Vieille Dame », l’ont apprivoisée, reconnaissent ses bienfaits et ont appris à vivre avec. La Soufrière est pourtant aussi protectrice, que potentiellement dangereuse :
- « Oui mais, quand même, si elle se réveille ? »
- « Hé bien, Madame, on évacuera, le temps qu’il faut… puis on reviendra ! »
Rencontre avec cette population qui, pour rien au monde, n’irait vivre ailleurs, qu’au contact du volcan de la Guadeloupe... malgré la peur, parfois.
Marcelli : en première ligne, en 1976.
Marcelli VAÏTILINGON, agriculteur et maraîcher, est surnommé le « Maire de Papaye/Saint-Claude », pour ses actions en faveur de la communauté, notamment son implication associative.Pendant les évènements de 1976, il s’est brillamment illustré. Le 8 juillet, il a multiplié les aller-retour, entre les hauteurs de Saint-Claude et la ville de Basse-Terre, pour secourir les personnes menacées par le volcan en éruption et les acheminer en lieux sûrs. Il a notamment largement accompagné les autorités, durant toute la période où la montagne a été placée sous haute surveillance ; ce qui lui a valu des décorations.
Aujourd’hui encore, une grande partie de sa famille réside dans la section de « Papaye », située à 2 kilomètres du cratère de la Soufrière, à vol d’oiseau.
Marcelli VAÏTILINGON considère la Soufrière comme son alliée, car elle est source de vie :
René : conscient du risque, mais pas effrayé !
René SAMINADIN est un directeur d’école à la retraite, acteur associatif très investi à Saint-Claude et membre de l’Office de valorisation et d'animation du patrimoine (OVAP) de Saint-Claude.Ce Saint-Claudien a vécu 1976/77 ; un épisode qui l’a marqué à vie.
Pourtant, après ces évènements, il est revenu dans sa commune natale et, aujourd’hui, il fait confiance aux autorités qui, il n’en doute pas, ont tout prévu, s’il fallait à nouveau évacuer la zone :
Tatiana : passage de l'information, d'une génération à l'autre.
Tatiana VIRASSAMY, elle, est né après 1976. Ainsi, cette Saint-Claudienne, bien qu’alertée sur la menace du volcan, en retient surtout les bienfaits.Quoiqu’il en soit, mère de deux fillettes, elle prône la communication, sur le risque volcanique et adapte ses messages de prévention à l’âge de ses enfants :
La Soufrière : ils en parlent.
Régulièrement, la Soufrière est le sujet de débats, de colloques, d’expositions ; à Saint-Claude comme ailleurs en Guadeloupe.Objectif : entretenir la mémoire collective, sur le risque d’éruption volcanique, alors que nous sommes dans une période de récurrence défavorable*.
Au « Pavillon de la Montagne », siège de l’Office de valorisation et d'animation du patrimoine (OVAP) de Saint-Claude, des rendez-vous sont régulièrement organisés, à l’attention du grand public.
Au début du mois d’octobre 2018, des panneaux retraçant les évènements de 1976 et 1977 (la dernière éruption – phréatique – de la Soufrière) ont été exposés ; mise en scène de cette longue période d’incertitude, pour les populations du Sud Basse-Terre, qui s’appuie sur les articles de l’époque du quotidien France Antilles.
Dans le même espace, des travaux d’élèves étaient aussi visibles.
Visite guidée, toute en images, avec René SAMINADIN, membre de l’OVAP :
POUR ALLER PLUS LOIN /
* A lire l’article « SOUFRIÈRE : regain d’activité, mais niveau de vigilance inchangé, début 2018 »
Remerciements : Christian ANTENOR-HABAZAC (ingénieur à la retraite et conférencier "GéoSphère").