Les choses sérieuses commencent pour les 126 coureurs du peloton, qui s'aligneront pour la 1ère étape du Tour, entre Le Gosier et Baie-Mahault, ce samedi 5 août. Au programme, 166,6 kilomètres avec comme principale difficulté, la montée des Salines, au Gosier.
Le parcours du Tour 2023 :
Le Gosier, un bastion militaire devenu station balnéaire
La ville du Gosier, anciennement quartier Saint-Louis, tient son nom d'un pélican, connu pour la grandeur de la poche de son bec, le grand gousier. De nombreux spécimens avaient élu domicile dans la région, au XVIIe siècle.
Petit village, lieu de passage entre Sainte-Anne et Pointe-à-Pitre, la position stratégique de Gosier s'est très rapidement imposée aux colons. Ils en font un lieu fortifié, d'où le rôle militaire joué par la commune.
Le Fort Louis y est édifié en 1695, au morne l'Union, afin de protéger le passage stratégique entre la rivière Salée et le Petit cul de Sac Marin. Une fortification, pièce maîtresse du système défensif de la Grande-Terre, complétée par le Fort Fleur d'épée, en 1750.
Attaqué par les Anglais en 1759, le Fort Louis revient à la France, en 1763, avant d'être progressivement abandonné au profit du Fort Fleur d'épée.
Lors de la Révolution française, ce dernier est occupé par les Anglais. En 1794, Victor Hugues, administrateur colonial français (qui gouverna la Guadeloupe de 1794 à 1798) débarque à la Pointe de la Saline accompagné de 1500 hommes. Il reprend le territoire. Les Anglais ne s'avouent pas vaincus et investissent à nouveau ces terres. La Guadeloupe est anglaise jusqu'au Congrès de Vienne en 1816.
L’article 91 du décret de 1837 fait alors de la paroisse du Gosier, une commune. Son premier maire fut Louis-Henry Main.
Durant plus d'un siècle, les cultures du cacao, du café et du coton sont les principales ressources de la commune. Avant l'ouverture, en 1934, par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pointe-à-Pitre, du premier restaurant "La Pergola", qui deviendra, quelques années plus tard, un hôtel-restaurant.
Le Gosier prend alors un tournant résolument axé sur le tourisme.
Connue pour ses plages, ses hôtels, son casino et sa marina, le Gosier est aujourd'hui l'une des stations balnéaires les plus importantes de Guadeloupe.
Le Gosier, ville de naissance du savant Raoul Georges Nicolo
C'est la commune de l'ingénieur et inventeur de génie, Raoul Georges Nicolo.
En 1953, le Gosérien devient le premier Guadeloupéen ingénieur radioélectrique de l’Ecole Centrale de Télégraphie Sans Fil (T.S.F). Il intègre ensuite le laboratoire de télévision de la Compagnie Thomson Houston. C'est durant cette période qu'il mettra au point la technologie multicanal qui permet aujourd’hui d’avoir plusieurs chaînes sur les postes de télévision.
Il entre au Commissariat à l’Energie Atomique en 1956 et participe à l’invention du procédé et du dispositif de contrôle de réactivité en régime sous-critique des piles atomiques.
Quelques années plus tard, Raoul Georges Nicolo soutient à la faculté des Sciences de Paris, une thèse de doctorat en sciences dirigée par Louis Victor de Broglie, prix Nobel de physique nucléaire. Il devient ainsi le premier Guadeloupéen diplômé d’un Doctorat ès Sciences.
En 1981, il est le premier candidat Noir à l’élection présidentielle française.
Après cette tentative, il rentre chez lui où il occupe la fonction de conseiller municipal de la ville du Gosier, de 1983 à 1989.
Il est d’ailleurs bien connu des étudiants en droit pour avoir donné son nom à un célèbre arrêt du Conseil d’Etat du 20 octobre 1989, reconnaissant la supériorité du droit international sur le droit national.
L'homme impressionne au-delà des frontières françaises. En 1992, l’International Biographical Center Of Cambridge au Royaume-Uni, le distingue comme l’une des plus grandes personnalités intellectuelles de la planète.
Des marécages comblés, naissance de Baie-Mahault aujourd'hui poumon économique de la Guadeloupe
Couverte de marécages, Baie-Mahault n'était pas au XVIIIe siècle, la commune prisée qu'elle est aujourd'hui. La ville dont le nom vient de la présence de palétuviers collée à la Rivière Salée est le point d'entrée de la Basse-Terre. Quatre cours d'eau la parcourent : la Rivière Sans Nom (qui marque la limite territoriale avec Lamentin), la rivière Mahault, la rivière Houaromand et la rivière du Coin (qui marque la limite territoriale avec Petit-Bourg).
Baie-Mahault est ouverte sur les deux baies de l'île : la baie Mahault et la baie Cercelle. Au sud, elle est ouverte sur le Petit Cul-de-sac marin avec la zone de Jarry.
En 1707, l'ancien gouverneur Charles Houël s’installe entre la Rivière Salée et la Rivière aux Goyaves, région complètement inhabitée. En 1720, ses héritiers vendent la partie orientale de la commune à un propriétaire terrien, Monsieur Jarry.
La zone de Jarry, aujourd'hui poumon économique de la Guadeloupe.
En 1737, le premier bourg du quartier de Baie-Mahault est bâti sur l’Habitation Petit-Terre, aujourd’hui la Jaille, appartenant à monsieur de Berville, puis au Marquis de la Jaille.
Longtemps restée inhabitée en raison de son insalubrité, Baie-Mahault n’est devenue commune à part entière qu’en 1837, conformément au décret du 20 septembre 1837.
Le premier maire fut le comte d’Estrellan. En 1797, la loi du 25 octobre fait de Baie-Mahault, l’un des 27 cantons de la Guadeloupe.
Durant plusieurs siècles, la canne à sucre constitua l'unique ressource économique du quartier.
Chaque jour, ce sont plus de 25 000 Guadeloupéens qui se rendent sur leur lieu de travail à Jarry. La ville accueille également le Port autonome et le plus grand centre commercial de l'archipel.
Une ville de sport et de musique
Baie-Mahault fourmille de clubs sportifs. La plupart des activités y sont représentées. Le football, avec l'USBM. Le basket, avec le BMBC, club très populaire, notamment chez les plus jeunes.
Le champion du Monde de football, Thomas Lemar est né à Baie-Mahault.
Sur le Tour, cette année, comme depuis de nombreuses années, les coureurs de l'Excelsior représentent la commune.
La commune est aussi la terre de naissance d'un poids lourd du patrimoine guadeloupéen : Guy Konkèt. Percussionniste de génie, tambouyé, il a, toute sa vie, mis en avant le gwo ka. Un engagement pour la musique de chez nous transmis par sa mère, Man Soso, également grande figure du gwo ka.
Sources : outremermemory, wikipedia, guadeloupe.net