Le média national Europe 1 a mené l’enquête et signe un article, sur son site Internet, intitulé "Narcotrafic : les gangs guadeloupéens s’implantent en métropole".
Il y est question d’une note du renseignement que s’est procurée la rédaction, sur les Chien Lari de Baie-Mahault et Sektion Kriminel de Pointe-à-Pitre, qui "étendent leur influence" dans l’Hexagone, notamment dans les villes de Paris, Toulouse, Montpellier et dans la région bordelaise. "Plus d’un millier" d’hommes (pas seulement des groupes précités) sont ainsi pointés du doigt ; ils sont décrits comme des membres de gangs, "des criminels ultraviolents, spécialisés dans les trafics d’armes et de stupéfiants, qui sévissent depuis le début des années 2000 en Guadeloupe". Le décor est planté.
C’est en passant par la case prison que les Guadeloupéens auraient réussi à tisser leur toile. En effet, il s’agirait de détenus transférés de l’archipel vers des établissements pénitentiaires outre-Atlantique. Derrière les barreaux, ils auraient noué des contacts avec des dealers de France hexagonale, de nouveau actifs à leur sortie. Ainsi se créeraient des réseaux de revendeurs, à l’échelle nationale.
L’article évoque plusieurs enquêtes qui prouveraient que, dans nos îles, les criminels donnent le change, en menant parallèlement des activités légales, jusqu’à pénétrer la vie publique locale. L’appartenance de certains aux milieux indépendantistes est aussi affirmée.
Le fait que les dits "cadres" des Chien Lari et de Sektion Kriminel aient été incarcérés dans l’Hexagone, dont certains après les émeutes de novembre/décembre 2021 en Guadeloupe, a causé des remous localement. Les proches de ces hommes dénoncent leur éloignement, qui rend difficile le maintien de lien familial. Par cette mesure, le but de l’administration pénitentiaire est d’éviter les règlements de compte dans l’univers carcéral, notamment.