Neuf ans après la plainte déposée par la mairie du Baillif, le juge d’instruction de la JIRS de Fort de France vient de clôturer son dossier. Trois anciens maires de Guadeloupe, Marie-Lucile Breslau, Georges Clairy et Louis Molinié, et quatre anciens maires de Guyane, Auguste Fernand, Jean-Pierre Théodore Roumillac, Jean-Etienne Antoinette et Claude Polony, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Fort de de France pour des faits d’atteinte au code des marchés publics et favoritisme.
Les faits poursuivis se sont déroulés entre 2006 et 2013. A l’occasion du congrès des maires à Paris, Bernard Lahmy et son épouse Ruth approchaient les élus pour leur proposer des équipements communaux en promotion. En réalité, le matériel était revendu en jusqu’à 9 fois son prix. Mais qu’importe, la commune payait, même s’il fallait pour cela fractionner les bons de commandes, afin d’éviter les soupçons des services de contrôle. La palme revenant à la commune du Baillif qui a acheté pour plus d’1,1 millions d’euros.
Et pour faciliter les échanges, les époux Lahmy savaient se montrer très généreux. Marie-Lucile Breslau et Georges Clairy doivent également répondre des faits de corruption passive pour avoir accepté, qui plusieurs dizaines de milliers d’euros, qui des billets d’avion, qui la prise en charge d’un séjour de 2 semaines à Paris.
Les faits retenus à l’encontre de ce couple d’entrepreneurs
Bernard et Ruth Lahmy devront, notamment, répondre de recel, corruption active et blanchiment. Une bonne partie des sommes perçues, soit quelques 750 000 euros, a en effet transité vers des comptes domiciliés à Hong Kong et en Israël. Les autorités de ces deux pays n’ont d’ailleurs pas donné suite à la demande d’entraide pénale internationale qui leur avait été faite par le magistrat instructeur.
Bernard Lahmy est, de plus, sous le coup d’un mandat d’arrêt. L’homme aujourd’hui âgé de 79 ans est désormais résident en Israël.