UGTG : 50 ans de lutte à poursuivre, selon les dirigeants du syndicat

Le 2 décembre 1973 naissait la centrale syndicale Union générale des travailleurs de Guadeloupe.
Ne rien lâcher, au contraire. Tel est le mot d’ordre des dirigeants de l’UGTG, aux adhérents des différentes sections syndicales. L’organisation, qui fête ses 50 ans cette année, veut amplifier la lutte pour notamment sortir la Guadeloupe de ce qu’elle appelle le système "capitaliste et colonialiste" dans lequel elle est maintenue. Plusieurs dossiers, encore sur le feu, ont été abordés, vendredi, en assemblée générale.

L’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) souffle ses 50 bougies, en 2023. Aujourd’hui, les leaders de ce syndicat emblématique de l’archipel se félicitent des combats menés. Considérant que le territoire, ses habitants et ses travailleurs sont « en danger », ils réaffirment d’ailleurs leur ligne syndicale, instaurée depuis cinq décennies, "de lutte de classes, de ligne de masse, de confrontation, de contestation et de transformation sociale visant à éradiquer les rapports de domination, d’exploitation capitaliste et colonialiste et à défendre le droit du peuple Guadeloupéen à disposer de lui-même".

Une assemblée générale, suivie d’une conférence de presse, a été organisée, hier (vendredi 29 septembre 2023), à la médiathèque de Lamentin. C’était l’occasion de présenter son objectif : poursuivre et renforcer la lutte.

Pour Hugues Geoffroy, secrétaire générale UTC-UGTG (Union des travailleurs des collectivités), cette assemblée était cruciale, pour faire le point sur les différentes lois appliquées par l’Etat, localement, sans prendre en compte les spécificités de la Guadeloupe.

Nous échangeons entre nous, puis nous partirons à la rencontre des adhérents des différentes sections syndicales, afin de leur faire passer le message et leur faire prendre conscience que le travail qui a été mené durant les 50 dernières années, avec les différents vaillants combattants qui ont fait en sorte que nous soyons là aujourd’hui, nous allons le poursuivre [Traduction du créole].

Hugues Geoffroy, secrétaire générale UTC-UGTG

Côté social, ils sont notamment toujours mobilisés pour le respect des droits des personnels soignants qui avaient été suspendus durant la crise Covid.

Elière Guieba, secrétaire générale UTS-UGTG (Union des travailleurs de la santé), a lui tenu à rappeler que des personnels soignants, écartés dans le cadre de la loi sur l’obligation vaccinale, n’ont pas encore été réintégrés.

En mai dernier, les soignants suspendus ont repris le travail. Mais pas tous. C’est pour rappeler cela qu’il était important que nous nous réunissions, aujourd’hui. Tout le monde n’a pas repris le travail. Ils n’ont pas redonné de poste à ceux qui étaient en CDD au moment de l’obligation vaccinale. On redemande aux employeurs de considérer ces personnes, avec de l’ancienneté, puisque certains travaillaient depuis 6 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans parfois. Après, quand on les rappelle, c’est comme si c’était de nouveaux contrats. On demande du respect ! [Traduction du créole]

Elière Guieba, secrétaire générale UTS-UGTG

Ne limitant pas leurs actions à ce qui se passe dans le huis clos des entreprises, les membres de l’UGTG ont également des revendications quant à ce que vivent les Guadeloupéens, dans leur vie quotidienne. Ils dénoncent les problèmes de distribution d’eau potable, de pollution du territoire par le chlordécone, ou encore de transports collectifs de passagers.