UGTG : Bras de fer entre Maïté M'Toumo et Raymond Gauthierot

Maïté M'Toumo et Raymond Gauthiérot
C'est une véritable épreuve de force qui est entamée entre l'actuelle dirigeante de l'UGTG et l'un de ses prédécesseurs. Officiellement, il n'y a aucun antagonisme entre les deux figures du syndicat. Aucun sinon, une dissidence qui prend de plus en plus de place dans le paysage syndical et qui fait déjà trembler les bastions de la Centrale syndicale.

C'est une lettre adressée à Raymond Gauthiérot par Maïté M'Toumo qui met en évidence les arpents de la discorde entre les deux protagonistes. Une lettre datée du 22 mai 2024 et qui, en substance, reproche à Raymond Gauthiérot un manque de loyauté envers la syndicale parce qu'il serait à l'origine de la création de nouvelles structures syndicales adversaires directes de l'UGTG.

©Guadeloupe

Un courrier auquel l'ancien leader de l'UGTG répond avec force de détail en mettant au défi ses contradicteurs de "prouver le contraire " de ce qu'il dit. En l'occurrence :

  1. Je déclare sur l'honneur n'avoir jamais été à l'initiative de la création du syndicat UTPS à la CGSS. C'est à l'issue d'une Assemblée Générale de consultation en début 2019, qu'une centaine de collègues a exprimé leurs vœux qu'il y ait un nouveau syndicat salarié à la CGSS. Quatre de mes anciens Camarades du Comité d'Entreprise avaient démissionné avec moi, ont accepté de créer le syndicat UTPS.
  2. Je déclare sur l'honneur ne pas avoir participé ni de près ni de loin à la création du syndicat STPP, composé d'anciens adhérents de l'UTPP-UGTG. Je reconnais avoir été informé du projet.
  3. Je déclare sur l'honneur ne pas avoir créé de section syndicale à la Polyclinique. Et depuis quand le Grand UGTG craint la confrontation directe syndicale ? "

Une dernière question pour probablement fustiger ses pourfendeurs. 

Local de l'UGTG

Raymond Gauthiérot s'emploie ensuite à citer chronologiquement tous les faits qui ont conduit à son exclusion de l'UNASS-UGTG, à la création de l'UTPS et surtout à la montée en puissance de ce nouveau syndicat au sein de la CGSS. (Voir : Raymond Gauthiérot exclu de l'UNASS-UGTG)

Et il conclut par cette dernière affirmation :

   4. Je déclare sur l'honneur n'avoir jamais démarché aucun syndiqué ou délégué de l'UGTG, n'avoir jamais invité aucun syndiqué de l'UGTG à démissionner et n'avoir jamais provoqué des tensions au sein de sections de l'UGTG.

Avant de qualifier la sanction prise contre lui par l'UGTG comme : "humiliante, injuste, de parti pris, sans concertation, sans confrontation, sans preuve réelle et sérieuse, en violation des Styles et Méthodes de l'UGTG qui prônent de mener l'enquête"

Mais l'ancien leader syndical livre aussi son analyse sur la situation actuelle de l'UGTG :

...J'invite le conseil Syndicale de la Centrale...à nous regarder 9 ans en arrière, en toute objectivité, sans se mentir : nos meilleurs dirigeants, nos délégués parmi les plus engagés, ,os militants motivés, ont purement et simplement disparus ! Un nombre inquiétants de syndiqués, à jour ou pas de leur cotisation, ne viennent plus aux appels, aux mobilisations, aux appels à la solidarité (tribunal...). Le reste fait juste acte de présence sans grande conviction"

Raymond Gauthiérot, ancien Secrétaire Général de l'UGTG

Des mots qui ne manqueront pas de lui être reprochés. Dans sa lettre, Maîté M'Toumo termine par ces mots : 

"Nous te demandons enfin, par ce même courrier d'arrêter toute réception de salariés ou autres au local de l'UGTG"

Maïté M'Toumo, Secrétaire Générale de l'UGTG

Peut-être une manière de signifier à l'ancien leader syndical qu'il est désormais persona non grata à l'UGTG.

Rayé du passé de l'UGTG puisqu’il n'avait pas été invité à participer à la commémoration des 50 ans de la Centrale Syndicale, Raymond Gauthiérot pourrait aussi l'être de son futur. Et bien qu'il dise "Pour moi, Maïté, il n'y aura pas d'après UGTG", il pourrait être amené à donner d'autres lendemains à l'UGTG.