C'est une histoire qui aurait facilement pu mal tourner. Le 4 mai dernier, vers 10 heures, le numéro d'urgence 17 reçoit un appel qui mobilise immédiatement des agents de la police nationale.
La principale du collège Alexandre Isaac, situé à Boisripeaux, aux Abymes, est au bout du fil. Elle informe les policiers qu'un jeune homme se trouve au sein de l'établissement avec une arme à feu.
Immédiatement, branle-bas de combat, des effectifs de la direction territoriale de la Police nationale se rendent sur les lieux et appréhendent rapidement le mis en cause en possession de la dite arme.
Tout aussi rapidement, ils découvrent qu'il s'agit en fait d'une arme factice. Le jeune homme est mineur et non scolarisé au sein du collège. Il est conduit au commissariat de police des Abymes, dans l'attente de son tuteur légal.
Un signalement a été fait au Rectorat par le chef d'établissement. L'élève en question pourrait encourir des sanctions.
Une histoire qui vient rappeler au personnel éducatif, mais également aux parents d'élèves, les agressions et situations d'insécurité régulièrement dénoncées. Le 11 avril dernier, une rencontre entre les parents et la direction de l'établissement avait eu lieu pour trouver évoquer cette problématique.
Mise en garde de la police nationale
Dans ce cas de figure, la police nationale a tenu à faire une mise en garde. Les armes factices, les jouets en plastique sont vendus dans le commerce, souvent aux mineurs. Dans un post, sur Facebook, la police fait un rappel.
Face à l'intrusion de ces objets dans les lieux publics notamment les établissements scolaires, la situation peut être préoccupante. Il existe un risque réel de confusion avec de véritables armes, ce qui dans le climat d'insécurité actuel, peut engendrer des troubles à l'ordre public.
Police nationale de Guadeloupe
Que dit la loi ?
La police nationale rappelle qu'il est strictement interdit d'arborer une arme à feu même factice pour effrayer des personnes. Action qui peut entraîner une réaction de la victime ou des forces de l'ordre.
Le simple fait de menacer avec ce type d'arme suffit pour caractériser une infraction du point de vue pénal.
D’après le décret du 24 mars 1999, il est totalement légal d’acheter une arme factice tant que l’énergie à la bouche (le canon) n’excède pas une puissance de 2 joules (valeur qui doit être inscrite sur l'emballage). Décret qui interdit la vente ou la cession d'une arme factice de plus de 0,8 joule à un mineur.
L'usage d'une arme factice est réprimandée de la même façon que l'usage d'une arme réelle dans la mesure où le but de l'arme factice est d'obtenir le même résultat que l'arme réelle.
Selon l'article 132-75 du Code pénal est considéré comme une arme, "tout objet conçu pour tuer ou blesser.
Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à une arme dès lors qu'il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer ou qu'il est destiné, par celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer.
Est assimilé à une arme tout objet qui, présentant avec l'arme définie au premier alinéa une ressemblance de nature à créer une confusion, est utilisé pour menacer de tuer ou de blesser ou est destiné, par celui qui en est porteur, à menacer de tuer ou de blesser".