Joseph Joel John, 52 ans, a admis avoir notamment fourni des véhicules et rencontré à plusieurs reprises les autres conspirateurs, en Haïti et en Floride, dans le but de tuer le président Moïse, selon l'accord de plaider coupable qu'il a signé avec le parquet.
Trois plaider-coupables, trois condamnations
Cet ex-sénateur est la troisième personne inculpée aux Etats-Unis dans cet assassinat perpétré le 7 juillet 2021.
Les Etats-Unis sont compétents dans l'affaire car le complot a été ourdi en partie en Floride, Etat du sud-est où vit une importante diaspora haïtienne.
Un officier de l'armée colombienne à la retraite, German Rivera, avait déjà plaidé coupable en septembre d'avoir aidé un groupe de mercenaires à assassiner l'ancien président haïtien.
Et en juin, un autre participant, Rodolphe Jaar, de nationalités haïtienne et chilienne, avait été condamné à la prison à perpétuité pour avoir livré des armes aux meurtriers.
Une opération destinée à mettre un nouveau président à la tête du pays
Jovenel Moïse avait été tué par balle à son domicile près de la capitale Port-au-Prince par un commando de plus de 20 personnes entraînées, principalement colombiennes, sans que ses gardes n'interviennent.
L'opération visait au départ à enlever le président Moïse mais elle a évolué en assassinat, indiquent des documents du tribunal.
Une enquête américaine a révélé que deux hommes à la tête de la société de sécurité CTU, à Miami, avaient prévu de séquestrer Jovenel Moïse pour le remplacer par un Américano-Haïtien, Christian Sanon, qui désirait devenir président du pays.
Des chantiers d'infrastructures lucratifs ainsi que des contrats prévoyant la fourniture d'équipements militaires et de forces de sécurité au futur gouvernement de Sanon leur avaient été promis en échange de l'enlèvement de Jovenel Moïse, selon les procureurs.
L'arrivée de la police kenyane reportée
Depuis l'assassinat de Jovenel Moïse, Haïti est livré au chaos alors que des gangs de plus en plus violents contrôlent la majeure partie de Port-au-Prince.
Face à cette crise, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné la semaine dernière son feu vert à l'envoi sur place d'une mission multinationale menée par le Kenya, pour laquelle Nairobi s'est dit prêt à fournir 1 000 policiers.
Toutefois, un tribunal kényan saisi par l'opposition vient de suspendre temporairement l'envoi de policiers en Haïti.