Assassinat du président haïtien : un ex-militaire colombien plaide coupable

A Port-au-Prince, une fresque en hommage au président défunt, Jovenel Moïse.
On en sait davantage sur le but recherché par les assassins de Jovenel Moïse : les commanditaires voulaient mettre l’ex-président Haïtien hors course, afin de récupérer son fauteuil et profiter de marchés lucratifs, dans le pays. La justice avance, dans cette affaire. Après la condamnation d’un premier homme, en juin dernier, le procès d’un autre avance bon train ; un ex-militaire colombien mis en cause a plaidé coupable, cette semaine.

Un officier de l'armée colombienne à la retraite, poursuivi pour avoir aidé un groupe de mercenaires à assassiner l'ancien président haïtien, Jovenel Moïse, en juillet 2021, a plaidé coupable, jeudi dernier (7 septembre 2023). German Rivera, 44 ans, sous le coup de trois chefs d'accusation, reconnaît donc son implication dans les faits précités ; ce qui pourrait l'envoyer en prison pour le reste de sa vie, selon des documents judiciaires de la cour fédérale de Floride.
L'ancien militaire surnommé "Colonel Mike" est, comme d'autres accusés, jugé selon la loi américaine, car le plan d'assassinat de Jovenel Moïse a été partiellement mis au point en Floride, même s'il a été exécuté dans la capitale haïtienne.

Jovenel Moïse a été assassiné par balle, le 7 juillet 2021, à son domicile, près de Port-au-Prince, par un commando de plus de 20 personnes entraînées, principalement colombiennes, sans que ses gardes n'interviennent.

German Rivera est accusé d'avoir aidé ces mercenaires.
L'opération visait, au départ, à kidnapper le chef de l’Etat ; mais elle a évolué en assassinat, indiquent des documents du tribunal.
En février 2023, l'avocat américain Markenzy Lapointe a expliqué, en conférence de presse, que ce complot avait été motivé par l'argent et le pouvoir.
Une enquête américaine a révélé que deux hommes à la tête d'une société de sécurité à Miami, CTU, avaient prévu de séquestrer l'ex-président, pour le remplacer par un Américano-Haïtien, Christian Sanon, qui désirait devenir président du pays. Des chantiers d'infrastructures lucratifs, ainsi que des contrats prévoyant la fourniture d'équipements militaires et de forces de sécurité au futur gouvernement de Monsieur Sanon leur avaient été promis, en échange de l'enlèvement de Jovenel Moïse, ont détaillé les procureurs. Christian Sanon est également poursuivi aux Etats-Unis.

En juin dernier, un autre participant à ce complot, Rodolphe Jaar, de nationalités haïtienne et chilienne, a plaidé coupable et été condamné à la prison à perpétuité, pour avoir livré des armes aux assassins.

La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore plus dans le chaos, alors que ce petit Etat caribéen était déjà en proie à la violence des gangs, qui dirigent actuellement 80% de la capitale.
Le 1er septembre, le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a dénoncé l'"extrême brutalité" dont font preuve les gangs, appelant à "cesser le carnage".