Mickaël Philétas, aujourd'hui âgé de 41 ans, a été jugé coupable de l'assassinat de Mélanie G., 34 ans, de tentative de meurtre sur le nouveau compagnon de la victime et de tentative de meurtre ainsi que d'atteinte sexuelle sous la menace d'une arme sur sa petite sœur.
Un crime sordide
Evoquant un "crime sauvage" dont la préméditation ne faisait "aucun doute", l'avocate générale avait requis la perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans.
Mickaël Philétas, aujourd'hui âgé de 41 ans, était accusé d'avoir assassiné en janvier 2020 son ex-compagne, Mélanie G., 34 ans, la poignardant près de 80 fois après s'être introduit à son domicile en pleine nuit.
Professeur de zumba, l'accusé animait une chaîne YouTube comptant près de 1 000 vidéos, dans lesquelles il se disait "virtuose de la séduction", "spécialiste de la masculinité" et vilipendait la "castration" des hommes par leurs compagnes.
"Il est clair que Mickaël Philétas ne tolère pas qu'une femme lui tienne tête", a affirmé l'avocate générale lors de son réquisitoire, citant notamment une vidéo de la chaîne animée par l'accusé intitulée "Comment dézinguer une ex".
La nuit du crime, avant de se rendre dans la chambre de la victime, où celle-ci se trouvait avec son nouveau compagnon, l'accusé serait d'abord tombé sur la petite sœur de Mélanie G., endormie dans le salon.
Sous la menace d'un couteau, il l'aurait contrainte à se taire, avant de lui baisser son pantalon ainsi que sa culotte, de la menotter et de lui porter de premiers coups de couteau. Elle en recevra près de trente au cours de la nuit.
Une peine "juste" et "adaptée" pour l'avocat des victimes
Dans le box, assis bien droit, emmitouflé dans un anorak noir, l'accusé n'a pas réagi à l'énoncé des réquisitions. Alors que son avocat s'avançait à la barre pour plaider, la famille de la victime, partie civile, a quitté en silence la salle d'audience. Évoquant les vidéos mises en ligne par son client, Me Guillaume Gombard a pointé du doigt une "idéologie" qui l'aurait "rendu dingue".
À plusieurs reprises, le mis en cause avait fait allusion au mouvement américain MGTOW ("Men going their own way", en français "les hommes qui prennent leur propre chemin"), qui rassemble des hommes jugeant néfastes toute relation avec les femmes.
"Certain que cet homme ne mérite pas la peine requise", l'avocat de la défense a demandé à la cour de ne pas retenir la préméditation pour ce "meurtre catastrophique", arguant notamment que l'achat d'une arme blanche quelques jours avant les faits ne présumait pas d'une "volonté d'homicide".
Tout au long de son interrogatoire, lundi après-midi, l'accusé avait invoqué son droit au silence. Ce silence traduisait une "très très grosse honte", avait-t-il expliqué en fin d'audience.
Mercredi matin, la famille de la victime avait quitté en silence la cour d'assises alors que l'avocat de la défense s'avançait à la barre pour plaider.
"On voulait la peine la plus grave et on l’a eue", a déclaré la mère de la victime, partie civile au procès, en quittant la salle d’audience.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense avait appelé la cour à ne pas retenir la préméditation, sans succès. Me Frédéric Roussel, avocat des parents et des deux sœurs de Mélanie G., a salué une peine "juste, adaptée et proportionnelle à la gravité des faits".
Mickaël Philétas avait été condamné en 2015 à une peine de prison avec sursis pour des violences sur une ancienne compagne.