Un hôpital universitaire attaqué par des hommes armés en Haïti

Hôpital universitaire de Mirebalais, Haïti
Des hommes lourdement armés ont attaqué sans faire de victime un hôpital en Haïti dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l'un des responsables de l'établissement, nouvelle illustration de la violence généralisée que subit ce pays des Caraïbes.

Les assaillants ont investi de minuit à 5h00 du matin le périmètre de l'hôpital de Mirebalais, l'un des plus grands centres hospitaliers du pays, et ont tiré sur des installations, a déclaré par téléphone à l'AFP le Dr Réginald Ternier.
"Ce matin, on a pu observer des impacts de balles sur les façades de plusieurs bâtiments" de l'hôpital, situé à un peu plus de 50 km de la capitale Port-au-Prince, tandis que "l'unité de soins intensifs pour les nouveau-nés est affectée", a-t-il raconté, précisant que des douilles de gros calibre avaient été retrouvées.

Aucun mort ou blessé par balle n'était à déplorer après l'attaque, mais le Dr Ternier évoque des traumatismes et des dégâts matériels.
"Les patients, les résidents et les membres du personnel ont tous vécu l'attaque en pleine nuit. Ils sont sous le choc", a-t-il déploré, jugeant l'attaque incompréhensible.
"Il est difficile pour nous de comprendre les mobiles d'une telle attaque. On reçoit les patients de tout acabit, indépendamment de leur rang social, appartenance ou activités", a-t-il déclaré.

Avant l'assaut sur l'hôpital, des assaillants munis d'armes automatiques avaient mené une attaque vendredi (22 septembre 2023) sur Saut d'Eau, un village situé non loin de Mirebalais.
Interviewée dimanche (24 septembre) à la radio Magik 9, la maire de Saut d'Eau, Marie Andrée Ruth Thelus, a fait état d'au moins 11 morts, de dizaines de blessés et de plusieurs maisons incendiées.

Lundi, Saut d'Eau a été la cible d'une nouvelle attaque sans que davantage de détails sur le nombre potentiel de victimes n'ait émergé.

Haïti est ravagé par la violence des gangs qui font régner la terreur, avec plus de 2 400 morts depuis le début de l'année selon les chiffres de l'ONU.
Depuis près d'un an, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres réclament l'envoi d'une force internationale pour aider la police dépassée par cette violence.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi que plusieurs pays entendaient contribuer sous la houlette du Kenya à cette force, mais sa mise en place prendra sans doute quelques mois encore, sans parler de son déploiement effectif.

Samedi dernier, une nouvelle unité spécialisée a été présentée au siège de la Police nationale haïtienne. L'UTAG, unité temporaire antigang, a pour mission de démanteler les gangs qui sévissent actuellement dans la capitale et dans plusieurs régions du pays.