L’actualité d’Air Antilles, celle sur laquelle la compagnie aérienne souhaite communiquer, est le départ d’un de ses vols dès 7h30 du matin, depuis Saint-Martin et à destination de Pointe-à-Pitre, du lundi au vendredi, à compter du 6 janvier 2025. Cette offre, qui s’ajoute au programme de vols, s’adresse aux clients qui souhaitent arriver tôt, notamment les professionnels.
Mais une autre information, qui émane du journal d’information locale Le Pélican, a de quoi retenir l’attention. Elle fait référence à l’argent public versé dans les caisses de cet opérateur : 16 millions d’euros alloués, en un an, par la Collectivité territoriale de Saint-Martin, dont les finances sont jugées "très inquiétantes" par la Chambre territoriale des comptes. C’est bien plus qu’initialement prévu.
Jusqu’à 20 vols par jour
Lors d’une conférence de presse organisée par Air Antilles, lundi 9 décembre 2024, à l’aéroport de Grand Case, la compagnie a annoncé renforcer la desserte Guadeloupe/Martinique/Saint-Martin, à partir du 20 décembre prochain. Cela est rendu possible par le retour dans la flotte de deux ATR qui étaient jusqu’alors en révision, ainsi que d’un Twin Otter pour les rotations avec Saint-Barthélemy.
Ces trois avions supplémentaires, synonymes d’offre étoffée, sont susceptibles de bénéficier au principe de concurrence et à la baisse des prix des billets d’avion.
Dès la fin de l’année, l’opérateur aérien pourrait proposer 20 vols quotidiens. C’est l’aboutissement d’une coûteuse reprise, qui s’est faite non sans mal.
Coûteux soutien financier
Près, avance de frais, investissement... les sommes versées par la collectivité de Saint Martin l’ont été à plusieurs titres.
Le dernier versement effectué remonte à octobre dernier. Sollicitée pour répondre "à un besoin exceptionnel de trésorerie", la collectivité a accordé un prêt de 4 millions d’euros à Air Antilles ; de quoi lui permettre d’assurer la continuité des activités commerciales et aériennes.
Un peu plus tôt, en avril, avant que la compagnie ne redécolle, 6 millions d’euros lui étaient prêtés, toujours pour des questions de trésorerie, mais aussi pour répondre aux exigences de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ; il s’agissait alors d’obtenir les agréments permettant de reprendre les airs, précieux sésames qui lui faisaient tant défaut.
Avant cela, en février, il était question de 6 millions d’euros, sous forme d’obligation cette fois. La somme a été investie par la collectivité, dans la société, pour préparer le redémarrage d’activité.
Enfin, il y a tout juste un an, en décembre 2023, la COM avait également mis la main à la poche : une avance également à hauteur de 6 millions d’euros, pour injecter des fonds dans les caisses de la compagnie, qui venait d’être reprise après sa liquidation.
Au total donc, sur un an, 22 millions d’euros ont transité de la collectivité à la compagnie, soit plus du double des besoins de financement estimé, au moment de sa reprise. Une partie seulement a été retournée.
Pour rappel, un rapport de la Chambre territoriale des comptes, en septembre 2024, évoque "une situation financière très inquiétante" à la Collectivité territoriale de Saint-Martin.
Et par ailleurs, le 5 décembre dernier, le comité organisateur des festivités carnavalesques de Saint-Martin, a décidé de tout annuler pour 2025. À ce jour, la collectivité territoriale n’a pas confirmé apporter son soutien en faveur de cet évènement clé du calendrier culturel de l’île. Or, sans subvention, rien ne peut se faire.