À moins d’un mois des premiers défilés et manifestations, les festivités carnavalesques 2025 sont annulées en partie française de la "Friendly Island". C’est l’association Festivités Carnavalesques de Saint-Martin qui, dans un communiqué daté du 5 décembre, annonce "avec regret" l’annulation de cet évènement, qu’elle dit pourtant être "une pierre angulaire culturelle" du territoire.
Si les membres de ce comité d’organisation se disent déterminés à défendre l’avenir du carnaval saint-martinois, leur décision est néanmoins prise pour l’an prochain : mieux vaut pas de carnaval, qu’un carnaval bâclé !
Peut-être que cette déclaration ne vise qu'à faire réagir les pouvoirs publics, appelés à mettre la main au portefeuille...
Trop tard pour bien faire
En l’état actuel des choses, le budget nécessaire n’est pas réuni ; ce, malgré une "anticipation et des efforts considérables de la part du Comité". À ce jour, la collectivité territoriale, avec laquelle le dialogue a été amorcé dès août 2024, n’a pas confirmé apporter son soutien. Or, sans subvention, rien ne peut se faire.
Le carnaval, tel qu’organisé à Saint-Martin, avec plusieurs acteurs à mobiliser, nécessite une planification au moins 6 mois en amont, explique l’association. Cette dernière rappelle que cet évènement constitue un "levier d’animation du territoire" et pourrait devenir un "vrai moteur économique" pour l’île.
Mais il ne semble pas être une priorité pour les pouvoirs politiques locaux, déplorent ses membres.
Le carnaval, un héritage vieux de plus de 60 ans, ne peut plus être traité comme une initiative isolée et improvisée chaque année. Une vision à long terme et une planification stratégique sont nécessaires pour garantir son développement durable, au bénéfice des générations futures.
Extrait du communiqué de l’association Festivités carnavalesques de Saint-Martin – 05/12/2024.
Une collectivité sans le sou ?
Seulement voilà, la collectivité territoriale de Saint-Martin est plongée dans un gouffre financier, selon le dernier rapport de la Chambre territoriale des comptes. Les magistrats financiers mettaient en cause une gestion mal maîtrisée et certains choix politiques, comme la reprise partielle de la compagnie aérienne Air Antilles.
N’y aurait-il plus rien dans les caisses pour un évènement aussi clivant que le carnaval, qui joue un rôle clé dans la vie sociale, culturelle et économique de l’île ?