Un rapport de l'ONU met en doute l'"intégrité" du traitement des résultats au Venezuela

Nicolas Maduro, président vénézuélien dont la réélection est contestée
Le traitement des résultats de la présidentielle contestée au Venezuela par le Conseil national électoral (CNE) n'a pas respecté les "mesures élémentaires de transparence et d'intégrité" nécessaires à des élections "crédibles", ont estimé des experts de l'ONU dans un rapport publié mardi.

A l'invitation du CNE, le Conseil national électoral, un groupe de quatre experts électoraux de l'ONU a été déployé au Venezuela pour suivre le scrutin du 28 juillet et faire un rapport en interne de leurs observations au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Suite à la multiplication des critiques internationales après la réélection contestée du président Nicolas Maduro lors de ce scrutin dont l'opposition revendique la victoire, l'ONU a finalement publié mardi soir le rapport préliminaire de ces experts.
"Le processus de traitement des résultats par le CNE n'a pas été à la hauteur des mesures élémentaires de transparence et d'intégrité qui sont essentielles à la tenue d'élections crédibles", estiment les experts, notant que le conseil n'avait pas suivi les "dispositions légales et réglementaires nationales".
Ils montrent en particulier du doigt l'absence de publication des résultats par bureau de vote.

Le CNE a ratifié début août la victoire du président sortant Nicolas Maduro avec 52% des voix, sans publier le décompte exact et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique.
"Selon l'expérience du groupe (d'experts), l'annonce de résultats d'élections sans publication des détails ou des résultats sous forme de tableaux aux candidats n'a aucun précédent pour des élections démocratiques contemporaines", déplore le rapport.
"Cela a eu un impact négatif sur la confiance dans le résultat annoncé par le CNE auprès d'une grande partie de l'électorat vénézuélien", ajoute-t-il.

Les experts notent avoir eu dans un premier temps la coopération des autorités et du CNE, mais à partir de la clôture du scrutin le 28 juillet, ils n'ont "malheureusement", malgré leur demande, pas pu rencontrer les responsables du Conseil électoral avant leur départ.
Le groupe, qui précise n'avoir pas mené une mission d'observation électorale à proprement parler, va continuer à suivre le processus à distance, notamment les recours déposés.