Elles sont cinq associations à avoir saisi le tribunal administratif de Paris. Par cette démarche, première du genre dans le monde entier, et qui s'inscrit dans la continuité de l'affaire du siècle pour le climat, ces ONG visent le système français d'évaluation et d'autorisation de mise sur le marché des pesticides.
Car, malgré les engagements à répétition du gouvernement, l'utilisation des pesticides continue d'augmenter et le glyphosate comme les néonicotinoïdes (substances insecticides qui peuvent être notamment utilisées dans des produits en agriculture, source Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) continue de faire des ravages.
Cette nouvelle offensive judiciaire cible donc directement l'Etat, comme le font les dernières actions initiées dans le cadre de la pollution au chlordécone.
Celle du syndicat UGTG, l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe, qui a porté plainte en juin dernier contre deux ministres et deux hauts fonctionnaires, pour faux témoignage et saisi la Cour de justice de la République et le tribunal administratif de Paris.
Ou encore, celle de l'association Vivre, du Lyannaj pou dépolyé Matinik ou du CRAN (le Conseil représentatif des associations noires de France), qui ont demandé la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat quant au préjudice moral d'anxiété subi par les populations.
L'affaire pourrait être débattue en juin prochain.
Une condamnation de l'Etat sur la question globale des autorisations d'utilisation des pesticides pourrait ainsi constituer un point d'appui important dans le dossier chlordécone.