Une demande d’inscription de la Guadeloupe sur la liste des pays à décoloniser, soumise à l’ONU

Nathalie Minatchy (ANG) a pris la parole, au siège new-yorkais de l'ONU - 22/09/2023.
Des organisations anticolonialistes sont intervenues, ce vendredi, au siège de l’ONU, qui tient sa 78ème assemblée générale, pour demander l’inscription de la Guadeloupe sur la liste des pays à décoloniser. A ce jour, les Nations Unies reconnaissant 17 territoires dépendant de puissances coloniales. Deux territoires ultramarins en font partie, mais pas la Guadeloupe.

Une délégation guadeloupéenne participe à la 78ème assemblée générale de L’Organisation des nations Unies (ONU), cette semaine, en son siège de New York. Elle est composée de membres de plusieurs organisations patriotiques locales : Alyans nasyonal Gwadloup (ANG), Fos pou konstwui nasyon Gwadloup (FKNG), Mouvement international pour les réparations (MIR), Comité d'initiative pour un projet politique alternatif (CIPPA), Comité international du Peuple Noir (CIPN), Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) et Kolèktif pou sové Gwadloup (KSG). Ils avaient, à leurs côtés, des représentants des forces anticolonialistes de la Guyane et de la Martinique.

Nathalie Minatchy (ANG) et Jean-Jacob Bicep (UPLG) ont tous deux pris la parole, au nom des Guadeloupéens présents, ce vendredi 22 septembre 2023.

Cette délégation demandera l’inscription de la Guadeloupe sur la liste des pays à décoloniser.

Communiqué de l’ANG

Un Comité spécial de la décolonisation existe en effet, au sein de l’ONU. Il est chargé de soutenir les revendications des territoires qui, de par le monde, aspirent à leur souveraineté et non encore autonomes.

À ce jour, l’ONU considère encore comme non autonomes 17 territoires, où vivent moins de deux millions de personnes. Les Antilles-Guyane n’en font pas partie, contrairement à la Polynésie et la Nouvelle Calédonie, pour ce qui concerne l’Outre-mer français.

Les 17 territoires non autonomes, reconnus par les Nations Unies- 2020.

En 1945, lors de la fondation des Nations Unies, près du tiers de la population mondiale dépendait de puissances coloniales, soit 750 millions de personnes. Depuis, plus de 80 anciennes colonies ont accédé à l’indépendance et l’ONU a largement œuvré en faveur de leur décolonisation. Elle poursuit son action, en ce sens.

La délégation guadeloupéenne a été invitée par l’Azerbaïdjan, le pays qui préside actuellement le "Mouvement des pays non-alignés", indique l’UPLG dans un communiqué. À New-York, elle a participé à une réunion portant sur la décolonisation, lors de laquelle le "cas des dernières colonies françaises" a été abordé. Dans son intervention, le secrétaire général de l’UPLG, Jean-Jacob Bicep, en plus d’exiger la réinscription de la Guadeloupe sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU, a présenté les Réparations comme "un pilier incontournable de la décolonisation".

La déclaration finale de cette rencontre dite "DÉCOLONISATION : RÉVOLUTION TRANQUILLE" sera transmise aux instances dirigeantes de l’ONU. L’UPLG salue cette belle initiative qui remet la situation coloniale de notre pays et des autres colonies de la France au grand jour sur le plan international et aide à nous sortir de l’isolement actuel.

Communiqué de l’UPLG

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