Une étude de l'Insee confirme la dégradation de la situation financière des Guadeloupéens après le premier confinement

Qui sont les Guadeloupéens qui ont le plus souffert sur le plan financier suite au premier confinement pour freiner la pandémie de Covid 19 ? Et combien sont-ils ? Une étude de l'Insee met en lumière les difficultés financières des actifs après le premier confinement, en 2020.

Selon une enquête de l’Insee publiée la semaine derniere et basée sur le ressenti des enquêtés, 28% des Guadeloupéens déclarent que leur situation financière s’est dégradée.

Et parmi eux, des personnes en activité, des travailleurs temporaires et des jeunes. Il apparaît que la dégradation de la situation financière est liée au niveau de vie. Plus celui-ci est faible. Plus le sentiment de dégradation est partagé.

Malgré les mesures déployées pour soutenir l’emploi et les revenus des ménages, une baisse du niveau de vie des Guadeloupéens a été constatée selon les personnes ayant consenti à l'enquête. Ainsi 1 personne sur 3 pour les plus modestes contre 1 personne sur 6 pour les plus aisés. 

Il était évident que la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19 ferait basculer de nombreux Guadeloupéens dans la précarité.

Les personnes en activité ne sont pas épargnées

29% des Guadeloupéens n’ayant pas pu recourir au télétravail déplorent une dégradation de leur situation financière. Et le chômage partiel a été un vrai manque à gagner pour les salaires les plus bas. 

Les non salariés ont également été très exposés au risque de diminution, voire de perte de leurs revenus.

Les aides forfaitaires mises à leur disposition pour amortir la chute brutale d’activité n’ont pas toujours compensé la totalité des revenus habituels.

Ainsi, 2 artisans et commerçants sur 3 ont vu leur situation financière se dégrader contre 1 cadre sur 5.

De plus, les travailleurs intérimaires ont perdu beaucoup d’opportunités d’emploi avec une chute de 17% des déclarations préalables à l’embauche sur l’année, soit une perte de 8 900 missions.

Un manque à gagner susceptible d’aggraver des situations de précarité.

Les jeunes, les femmes, les retraités, davantage impactés

Les jeunes sont les premiers à payer la baisse brutale de l’activité économique. Leurs difficultés se sont accrues et additionnées après le premier confinement.
Les perspectives d’insertion sur le marché du travail ou les problèmes financiers liés à la perte d’un petit boulot sont autant de motifs de détérioration de leurs conditions de vie.

Les femmes ne sont pas épargnées. Elles sont même plus affectées par la crise que les hommes à de nombreux égards. Parce qu'elles sont surreprésentées dans les emplois précaires et les secteurs en difficulté. Et puis, le télétravail a notamment bouleversé les équilibres entre vie familiale et professionnelle. 

Les retraités ont aussi souffert sur le plan économique. Selon l'étude, 1 retraité sur 5 perçoit une dégradation de sa situation financière.

Les bénéficiaires du RSA beaucoup plus nombreux

Enfin, le nombre des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active est reparti à la hausse en mars 2020, pour atteindre son plus haut niveau au mois d’octobre, soit 45 300 bénéficiaires du RSA.
Et même si les chiffres redescendent sensiblement en fin d’année selon l’Insee, en décembre 2020, ils étaient encore 3% plus élevés qu’en 2019.