Square Pichon et d'un côté boulevard Félix-Eboué à Basse-Terre. C'est une étendue herbeuse où des lanceurs prennent de l'élan. Des lanceurs qui sont en réalité des voyous, et balancent à même le sol de la cour de la maison d'arrêt de Basse-Terre, des chaussettes remplies d'alcool, de drogue ou d'armes artisanales à leurs complices.
Et ce sont ces envois, comme tombés du ciel, qui ont été à l'origine d'une bagarre entre détenus Saint-Martinois et Guadeloupéens. Selon nos informations, la drogue était destinée aux Saint-Martinois et les Guadeloupéens l'aurait piratée.
Les Saint-Martinois auraient donc défoncé une porte qui sépare les quartiers A et B de la maison d'arrêt, et seraient partis à l'assaut. 90 prisonniers se sont battus entre eux sous le regard des gardiens, qui ont réussi à maîtriser la bagarre avec l'aide du Raid, reparti en emmenant quatre meneurs identifiés : un Saint-Martinois et trois Guadeloupéens.
L'ensemble des forces de sécurité ainsi que du Raid mobilisés sur place ont quitté les lieux vers 19 heures. Les mutins devraient être transférés à la prison de Baie-Mahault. Un seul blessé a été à déplorer.
Des projections qui provoquent la colère de l’UFAP-Justice de Basse-Terre. Le syndicat dénonce depuis des mois un laisser-faire sur ces marchandises : alcool, drogues, armes blanches qui sont envoyées par-dessus les murs. La plainte est même remontée jusqu'à la direction parisienne des Outre-mer.
Frantz Sapor, délégué syndical Ufap Justice Basse-Terre
Frantz Sapor, Délégué syndical Ufap Justice Basse-Terre
Une mutinerie avait également eu lieu en 2017 à la prison de Baie-Mahault, un incendie avait éclaté au sein de l'établissement.