Cet établissement spécialisé d'aide par le Travail, qui accueille des personnes handicapées, est plus connu en Guadeloupe sous son appellation commerciale Archituff. Cet ESAT bénéficie de financement public, à travers l'ARS. Son directeur général a été mis en examen, notamment pour escroquerie.
•
526 533 euros et 73 centimes très exactement, selon le décompte réalisé par le GIR, le Groupement d'intervention régionale qui a mené l'enquête.
Christian Benassi a été mis en examen le 16 mars dernier pour abus de biens sociaux, travail dissimulé, escroqueries aux prestations sociales et blanchiment de fraude fiscale. Cet homme de 63 ans que nous avons rencontré ce matin reconnaît tous les faits qui lui sont reprochés mais réfute toute idée d'escroquerie. Tout au plus admet-il une certaine légèreté dans le fait d'avoir géré cette association comme, je le cite « une affaire privée »
Christian Benassi a fondé Handi Production locale en mars 2001 à Anse Bertrand. Association dont il le président. 3 ans plus tard, il crée un ESAT, un établissement spécialisé par l'aide au travail. Baptisé Bat Et Mat, cet ESAT fabrique des pierres et des parements à partir de tuf. L'essentiel des salariés sont des personnes souffrant d'un handicap mental.
Pour le diriger, Christian Benassi se nomme lui-même chargé de mission, puis directeur, puis directeur général. A chaque promotion, le président de l'association s'octroie de confortables augmentations. Un salaire de près de 5 000 euros net qui ne suffit pas puisqu'il va allégrement piocher dans les comptes de l'association pour le doubler chaque mois.
En mars 2013, il décide de se licencier lui-même par rupture conventionelle et va donc émarger à Pole Emploi pour 3 200 euros mensuel. Son dossier va néanmoins rencontrer quelques difficultés pour être validé. Qu'importe, entretemps, il réintégre Handi Production locale sans pour autant être déclaré.
Handi Production Locale va également acheter un terrain à la commune d'Anse Bertrand pour 47 000 euros . Terrain qui sera mis au nom de Christian Benassi. A cela s'ajoute également des virements, via Western Union, à sa future épouse russe répondant au prénom de Zelinina. 38 500 euros entre 2012 et 2014 financés là encore par HPL.
Christian Bénassi a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Un contrôle judiciaire un peu particulier
Outre le fait qu'il a du payer 60 000 euros de caution, qu'il n'a pas le droit de quitter le territoire, Christian Benassi n'a pas le droit de rencontrer certaines personnes et notamment des élus locaux. Ces derniers auraient en effet bénéficié de surface de pavements gratuits. A en croire Christian Benassi, il s'agissait d'un geste purement commercial qui devait lui permettre d'augmenter son carnet d'adresse. D'aucuns appelleront cela de la corruption. à suivre, en tout cas, l'enquête est encore loin d'être bouclée.